L'aube fleurie

L'aube fleurie

Ton île

Atelier de Ghislaine n° 212

Ecrire un texte comportant ces 6 mots :

Limite, éducation, audace, pulsion, frisson, mémoire

Ou ces 6 autres :

Étrange, atmosphère, galère, pardon, déception, lumière

Ou

un texte comportant des mots commençant par la lettre B

Ou

un texte avec des mots finissant par le son «ir»

Ou

ressenti sur l'image ci-dessous :

 

 

J'ai choisi de rassembler tous les sujets :

 


 

 

  Chère âme, que te dire ? En cette étrange atmosphère mêlée de soupirs de lassitude, de larmes de tristesse et de déception, de cris de désespoir parfois, où bien des gens sont en galère, et ne voient plus le bout de leur chemin austère, comment trouver encore les mots de lumière qui soulagent les maux ; ceux qui raniment le frisson de l’espoir ; ceux qui ont le pouvoir de guider dans le noir les bateaux en détresse de nos évolutions timides  ?

 

  Quand un oiseau chante avec audace sur la branche enneigée, son instinct lui dictant que tout est sur le point de reverdir, tout paraît s’éclairer d’un seul coup. Pour lui comme pour nous. La seule chose qui puisse nous empêcher d’entendre son chant, ce n’est pas le bruit du chaos à l’extérieur, qui empire et empire, de plus en plus, semblant vouloir tout recouvrir, qui refuse de tiédir, éteint notre sourire et finit par nous faire gémir, non. C’est plutôt l’écho lancinant de notre mémoire envahissante ne manquant jamais de faire surgir nos plus sombres souvenirs. Nos limites sont celles de notre éducation passée, de nos besoins négligés, de nos désirs refoulés au nom d’une morale étriquée.

 

   Toutes les pulsions de la vie ne sont pas négatives. Ainsi celle du rire, telle une merveilleuse bouffée de vie un jour de grand vent.  Celle du sourire aussi, quand le vent est plus doux, et qu’il s’en vient contenter simplement notre désir de tendresse, ou caresser notre plaisir de l’instant. Ou encore celle du sourire intérieur, qui ne se voit pas sur notre visage, quand cependant notre cœur est comblé sous l’effet d’un ravissement secret.

   La pulsion de joie est un souffle sacré qui transcende instantanément toute forme de désespoir. Elle fait ressurgir le cœur hors du gouffre sans désir où il se réfugiait pour ne plus entendre retentir la bourrasque au cœur de la mêlée. Elle peut, et veut, se manifester de toutes sortes de manières :

  À travers la danse, par exemple, ô combien bénéfique, non seulement parce c’est le corps qui exulte, mais parce que la danse nous permet aussi de voler avec nos rêves.

  Par le chant également, car le chant c’est la danse des mots. Mots pour dire, en notes ballerines sur la divine portée de l’espoir qui palpite ; mots de délires bon-enfant, tel ce petit d’homme qui découvre le monde ; mots de soupir, parfois, pour évacuer les fumées du désarroi.

  Celle de notre connexion à notre Soi supérieur, notre autre, initié, parce que relié à l’univers, au Tout, à l’Intelligence Infinie, à Dieu, quel que soit le nom qu'on lui donne.

 

   Enfin, celle de l’écriture, bien sûr.

  Chère âme, n’entends-tu pas le cri de ton cœur qui soupire, et qui aspire à d’autres cieux ? N’entends-tu pas l’appel de tes doigts impatients de saisir un stylo, lui-même pressé de rebondir sur l’élixir de ton esprit prenant plaisir à recevoir ? Écrire, c’est la respiration de ton âme et l’exaltation de ton cœur.

  Alors à présent, arrête un peu de cogiter, de médire de toi-même, de te maudire sans indulgence, de te languir d’autres horizons plus riches de plaisirs et moins de déplaisirs. Laisse le passé au passé. Pardonne à qui tu estimes devoir le pardon. Puis ferme les yeux. Inspire, expire. Inspire le Nouveau. Expire l’ancien. Le Nouveau, c’est ce qui attend d’être révélé par toi. L’ancien, c’est ce qui te pèse et t’alourdit. Sois léger ! Fais le vide en toi. Puis laisse venir à toi les mots. Les beaux, les bons, les bienvenus, les bienveillants. Mais aussi les sombres et les amers, car ceux-ci ont besoin d’être évacués. Écrire te sera d’un grand réconfort. Les mots t’aideront à guérir, à rebondir. Ils te rendront plus fort, afin que tu puisses traverser plus sereinement toutes les crises de notre temps. Même les pires.

 

   Voilà ce que je te dirai, chère âme, martyre d’un temps qui gaspille le temps, âme en dépérir qui cherches une île où se poser, où se préserver des rayons malveillants d’un monde en délire, et pourquoi pas, où batifoler joyeusement, insouciant et léger.

  Jette l’ancre en toi-même et souris. Car ton bonheur est là, nulle part ailleurs. Fais confiance à ta petite voix intérieure.

  Ton île, c’est la paix au fond de toi.

 

MPV

 

 

 



20/03/2023
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