L'aube fleurie

L'aube fleurie

Imagine... l'ultime appel de Gaïa

Atelier de Ghislaine n° 194

Il fallait écrire un texte comportant ces 8 mots :

Situation couverture recherche affaire intuition suivant sujet jardin

 

ou ces 8 autres :

Doute maison vois expliquer vouloir sortie appeler attente

 

ou écrire un texte comportant 5 mots commençant par F

ou 

Ressenti sur l' image ci-dessous sur le thème "Imagine"

 

J'ai traité les 4 sujets en un :

 

 

 

Imagine l’ultime appel de Gaïa…

 

  Un matin, Gaïa décide de rendre visite à son ami Programmo. Cette idée lui trotte dans la tête depuis quelque temps sans qu’elle n’en ait jamais rien fait, mais maintenant, la situation devient urgente, et  même alarmante. Trouver une porte de sortie à cet incroyable et faramineux labyrinthe de catastrophes devient de jour en jour de plus en plus improbable. On a beau vouloir quelque chose de toutes ses forces, le rechercher ardemment, ce n’est pas pour autant que l’on est capable de le faire apparaître instantanément, loin de là. L’attente fébrile en devient même cruelle, à la longue, au point de s’avérer insupportable. »Foi de Gaïa, je m’en vais lui expliquer la vie, à ce zigoto, tu vas voir ça, se dit-elle, je vais lui faire voir un peu la vraie réalité des choses. »

 

  Comme à son ordinaire, Programmo l’attend avec ce sourire commercial dont il est coutumier et qui, ma foi, lui réussit plutôt bien, à lui qui gère toujours son négoce et ses affaires financières d’une main de maître. Toutefois, il ne peut cacher une certaine nervosité à l’idée de rencontrer Gaïa, laquelle n’a pas pour habitude d’avoir la langue dans sa poche. Il faut dire que cette fois, ses fidèles et malins gnomes et lui sont peut-être allés un peu trop loin, avec leurs fausses promesses et leur lâches abandons. Programmo devine très facilement ce que sera le principal sujet de conversation entre Gaïa et lui. Elle va encore lui dire qu’il porte bien son nom, lui qui passe son temps à programmer des projets amers. Elle ajoutera qu’il faudrait plutôt lire « programme maux » dans l’énoncé de son prénom, ainsi que le lui a dit un jour la belle rebelle. Aussi, Programmo est sur la défensive, mais il est encore bien loin d’imaginer quelles seront finalement les paroles de Gaïa :

— Tiens, je te confie mon âme, lui annonce-t-elle de but en blanc, tout en lui tendant la sphère bleutée qui la représente. Toi et tes sbires, vous m’avez déjà pris mon corps, mon esprit et mon souffle en saccageant mes forêts, en polluant ma terre, mes rivières, mes océans, mon air. Il ne me reste plus que mon âme. Et mon âme est amère, car elle n’a plus de beau jardin parfumé où se reposer. Elle est si triste de voir que tous les animaux qui y vivaient heureux autrefois souffrent autant qu’elle de sa misère. Alors voilà, j’en appelle à ta conscience, à ta compréhension et à ta sagesse, en te confiant la seule chose qu’il me reste : mon âme. Si en toi subsiste le moindre doute quant au bien-fondé de tes actes, si ton intuition te dicte de m’écouter attentivement, je t’en conjure, entends quel est mon ultime vœu pour ce vingt-et-unième siècle, possiblement le dernier. Car je te le prédis, il n’y en aura pas de suivant si vous continuez à tirer la couverture à vous, humanoïdes sans conscience, et croyez-moi, vous souffrirez autant que moi, et bien plus encore, et bien plus longuement. Après votre calvaire, moi, je revivrai, c’est pour vous que je m’en fais aujourd’hui. Aussi, laisse parler mon âme à la tienne. Laisse-là te dépeindre toute la beauté de ce que tu rates en la trahissant. Je formule devant toi ce souhait qui m’est si cher : que ce qui n’a pu te convaincre par ma parole, le fasse à travers ton âme à l’écoute de la mienne. Quand tu auras senti ce que mon âme ressent au plus profond, peut-être enfin, comprendras-tu. Car voici ce que la tienne te reprochera sans nul doute : vois ce que tu as fait ! Tu n’as qu’une seule maison, et la voilà qui s’écroule devant toi par ta faute. Laisse-moi donc mourir aussi, pour que je ne ressente pas éternellement en moi la tragédie de ce gigantesque gâchis. Et vois-tu, mon ami, sans ton âme, tu n’es qu’un corps sans vie, un robot éternel. Ne le ressens-tu donc pas ? Est-ce vraiment ce que tu veux ?

 

MPV

 



02/09/2022
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