L'aube fleurie

L'aube fleurie

Liberté

 

 

L'atelier de Ghislaine 

3 choix possibles :

insérer les 8 mots suivants : tapis, brindille, obscurité, pareil, calmer, écrire, plaire, sourire

ou

écrire un texte avec le plus possible de mots finissant par "age"

ou

le thème Liberté

 

J'ai choisi de mélanger les 3 choix.

 

LIBERTE

 

   En cette douce fin de journée du 10 août embaumée des roses en pleine floraison, Amalia la sage se laissait imprégner des sons, des couleurs et des parfums de l’été, allongée sur un tapis d’herbe bien verte. Cette année, la saison chaude avait été très pluvieuse, d’où la couleur vert printemps de la pelouse. Depuis sa plus tendre enfance, Amalia adorait la nature et ne ratait jamais une occasion d’immersion en ses paysages somptueux, ses rivages idylliques. En pleine nature, tout ne pouvait que lui plaire, la séduire, la calmer, la réconforter, l’encourager, la stimuler. Tout l’impressionnait, l’émerveillait, la faisait rêver : un simple brin d’herbe, la plus petite brindille, une fleur en bouton, un coucher de soleil, un clair de lune, les vagues léchant le rivage, le ramage des tourterelles dans les branchages... elle s’évadait, s’envolait vers d’autres horizons. Même au cœur d’une pierre elle pouvait entrevoir les mystères de l’infini. Il faut dire qu’elle avait la chance d’habiter un chalet à la montagne, au milieu des alpages, ce qui, sans nul doute, constituait pour elle un sérieux avantage.

 

   Les jours où le temps était à l’orage et où, malgré son grand courage, il lui était impossible de sortir, elle parvenait tout de même à s’évader dans les bras de son amie Gaïa. Comment donc faisait-elle ? me demanderez-vous. Et je vous répondrai sans ambages que pour elle ce n’était vraiment pas difficile. Voici la clé de son mystère : Il lui suffisait de faire l’obscurité dans son esprit, en fermant simplement les paupières. Une fois les yeux clos, elle se repassait sur l’écran de ses rêves les souvenirs de ses voyages lointains ou proches, ou de ses modestes escapades dans les parages. Elle constatait alors chaque fois que tout était pareil que dans la réalité. Elle éprouvait les mêmes sensations libératoires. Elle entendait le son du vent dans le feuillage, le babillage des étourneaux et le caquetage des oies de passage. Elle humait le parfum des fleurs sauvages, prenait même plaisir à sentir les odeurs putrides des marécages et cette fragrance musquée que traînait derrière lui le gibier. Elle pouvait voir la mer dérouler ses lames tour à tour furieuses ou sages, s’amuser du libertinage du soleil jouant à cache-cache avec les nuages, contempler, émerveillée, les rayons de la lune déversant leur douceur sur la mer agitée, en hommage à la paix. Immanquablement, un sourire éclairait alors son visage et un bien-être infini envahissait son corps tout entier.

 

   Par le seul contentement de son corps, de son cœur et de son esprit, Amalia rendait hommage à la terre, au ciel, à l’eau, à la vie. Elle l’avait toujours fait et le ferait toujours, jusqu’à son dernier souffle. C’était sa liberté. Quelles que seraient les tâches chronophages qu’elle pourrait avoir à accomplir à l’avenir, elle trouverait toujours du temps pour sa petite méditation bucolique. Il n’y a pas d’âge pour exulter du bonheur de vivre, ni pour en exprimer la gratitude. Elle en était si convaincue qu’il lui vint un matin l’idée de l’écrire. Déjà elle le peignait, son bonheur, déjà elle le jouait à la guitare, le dansait dans les prés… À présent, elle allait l’immortaliser à travers les mots et ce serait sa manière à elle de remercier la vie.

Sa manière à elle d’incarner la liberté.

    

MPV

 

 



29/08/2021
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