Les enfants de l'ombre
L'enfer dans leurs yeux morts nous poignarde le cœur.
Leurs petits doigts flétris mendiant un peu de pain,
Leurs lèvres endormies sur l'esquisse d'un sein,
L'étisie de leur corps, nous remplissent d'horreur.
Qu'attendons-nous encore, à l'aube de leur mort,
Pour apporter de l'eau à leur source flétrie ?
Pour offrir en cadeau un peu de notre vie ?
Pour transformer en or le noir de leur décor ?
Ils marchent en titubant, le regard égaré,
Aspirant goulûment ce gaz qui rend léger.
Quand une main se tend, ce n'est pas pour aider,
C'est l'état qui prétend, tous les éradiquer.
Qu'attendons-nous encore, à l'aube de leur mort,
Pour apporter de l'eau à leur source flétrie ?
Pour offrir en cadeau un peu de notre vie ?
Pour transformer en or le noir de leur décor ?
De l'aube au crépuscule, armés de leurs mains nues,
Ils traînent en pleurant le poids d'un éléphant.
Leurs os baignés de sang ne tiendront que le temps
De fournir un pécule au seigneur de la rue.
Qu'attendons-nous encore, à l'aube de leur mort,
Pour apporter de l'eau à leur source flétrie ?
Pour offrir en cadeau un peu de notre vie ?
Pour transformer en or le noir de leur décor ?
Pieds nus sur la chaussée, ils courent, tourmentés.
Ils ont peur de manquer l'heure du rendez-vous.
Ils doivent fabriquer pour nos chers petits bouts
De solides souliers et des sacs d'écolier.
Qu'attendons-nous encore, à l'aube de leur mort,
Pour apporter de l'eau à leur source flétrie ?
Pour offrir en cadeau un peu de notre vie ?
Pour transformer en or le noir de leur décor ?
Tous les enfants du monde aspirent au même rêve
Celui d'un doux cocon où panser leurs blessures,
D'un regard qui répond, d'une voix qui rassure,
D'un petit coin de monde où le soleil se lève.
Arc-en-ciel
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