Le jeune Africain, suite et fin...
...
Ce jour-là, son cœur s'est gonflé.
A l'horizon se profilaient
Les monts qui surplombent la mer
Et protègent la ville fière.
Tandis que s'ouvraient ses narines
A la blanche écume marine
Aux effluves de la garrigue,
De la lavande et de Martigues.
« Joli ce soleil qui s'attarde
Sur Notre Dame de la Garde »,
A pensé le jeune Africain,
S'apprêtant à prendre le train.
La lumière en métamorphose,
Le parfum têtu de la rose,
Ont été les seuls vrais plaisirs
Qu'il ait gardés en souvenirs.
Car en fait d'amour, de partage,
D'honneur, de bonté, de courage,
Il n'a trouvé en ce voyage
Que désespoir, rejet, naufrage.
« Que fais-tu là, lui a-t-on dit,
Tu voles notre pain, nos fruits ?
Tu viens squatter notre logis ?
Nous chasser de notre pays ?
Le jeune homme n'a rien compris,
Pourquoi tant de soudain mépris ?
Devoir accepter en cadeau,
Toujours l'injure de leurs mots…
Ayant donné tout son argent
Pour voyager sur l'océan,
Il a dû chercher du travail
Quoi qu'il en soit, vaille que vaille.
Comme il était un peu noiraud,
Il n'a pas trouvé de boulot,
Pas le moindre studio non plus,
Il s'est retrouvé dans la rue.
Quand est venu le froid d'hiver,
Il a repensé au désert,
A court d'idée, d'espoir et d'arme,
A versé sa première larme,
Sur la terre de ce pays
Qu'on lui avait dit si joli
Et sur laquelle il avait cru
Trouver le paradis perdu.
Arc-en-ciel
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