Journal d'une terrienne : 31/10/2020
Chère terre,
Je dois d’abord t’avouer que je ne sais guère par où commencer. Mon esprit embrouillé se perd dans les méandres glacés des nouvelles plus attristantes les unes que les autres. Comme la plupart des gens lambda que nous sommes (c’est-à-dire la majorité de ceux qui n’ont aucun pouvoir de décision sur les événements et sont plus ou moins obligés de subir), je ne sais pas vraiment comme interpréter toute cette mélasse ni quelle sera sa destination finale quand elle aura fini de s’écouler dans les tuyaux du temps.
Aussi, me voilà de nouveau aujourd’hui, après quelques mois d’absence, avec le désir impérieux de t’exprimer mes pensées tumultueuses du moment. Tu dois penser que je ne viens pas souvent pour te dire que tout va bien… Mais tu es bien placée pour savoir pourquoi, alors je sais que tu me comprends, chère Gaïa de mon cœur, et que tu m’accueilles avec bienveillance. Car tout ne va pas « bien », n’est-ce pas ? Ni pour toi qui continues à souffrir, en tes forêts, tes océans, tes rivières, ni pour l’humanité en proie à ce virus imprévisible, ce Covid 19, ou plutôt cette Covid 19, puisque, paraît-il, ce virus est féminin. Allez donc savoir pourquoi cette volonté de précision de genre. Comme si cela changeait quoi que ce soit à la dangerosité du sujet. Bref, ce virus paraît effectivement très dangereux, surtout pour les personnes âgées ou vulnérables, d’où l’importance, la nécessité, même, de se protéger pour protéger les autres. Mais ce qui est plus dangereux encore, me semble-t-il, c’est le virus de la peur. Et à propos de celui-là, aucun doute possible : il est généralisé, virulent et très efficace. Déjà à travers les mots qui annoncent son arrivée : deuxième vague. Généralisé car il touche toutes les couches de la population, du plus jeune au plus âgé. Les plus petits, très influençables, ne savent pas très bien pourquoi ils ont peur ni quels mots mettre sur cette peur, mais ils ont peur car ils voient leurs parents avoir peur. Les adultes les plus sensibles (pas nécessaires les plus vulnérables) ont peur pour leurs enfants, pour leurs parents et pour eux-mêmes. Les aînés, eux, qui ont connu bien d’autres malheurs au cours de leur vie, ont surtout peur d’être séparés de leurs familles. Car pour eux, le plus grand fléau est sans aucun doute l’isolement.
D’où vient cette peur ?
Des médias.
Comment est entretenue cette peur ?
Par les médias.
Comment est diffusée cette peur dans les esprits ?
Par les médias.
Comme si cela ne suffisait pas, voilà maintenant que se réveille, ou plutôt s’intensifie, d’un côté, l’intégrisme religieux qui a fait couler autant d’encre que de sang au fil des générations ; qui continue à en faire couler, et de plus en plus, au fur et à mesure des orgueils humains non maîtrisés, lesquels prétendent savoir mieux que Dieu ce que Dieu a dit, a permis, interdit. De l’autre, les extrémistes de tous bord, prêts, à l’affût comme le chasseur dans sa guérite, de la moindre occasion d’imposer leurs diktats racistes et xénophobes. Au milieu, les victimes avérées ou potentielles, dans tous les cas INNNOCENTES, leurs familles éplorées qui ne comprennent rien à ce qui leur arrive. Qui n’avaient rien dit, rien fait de mal, sinon exprimer leur foi en Dieu. Un Dieu d’amour, de paix, d’union, d’harmonie. Un Dieu qui n’a rien à voir avec tout cela. Un Dieu qui ne prend parti que pour l‘innocent, pur de cœur, aux intentions sincères, pacifiques, humanistes, et ceci quelle que soit son appartenance religieuse. Il faut que les choses soient dites. L’église que Dieu préfère c’est celle du cœur de l’homme libre désireux de rendre libre ses semblables et d’en faire ses égaux, celle qui respecte la vie d’autrui. Non celle qui tue cette liberté, en paroles ou en actes.
Certains essaient de nous faire croire le contraire, parce qu’ils veulent nous diviser. Ils veulent casser cette belle entente acquise au fil des siècles entre les religieux de toutes obédiences. Ils veulent mettre en péril ce qui relie les hommes en pointant du doigt ce qui, soi-disant, les divise. Qui sont-ils ? Je ne sais pas. Que veulent-ils ? Je ne sais pas. Pourquoi font-ils tout cela ? Personne ne le sait. Alors que faire avec tout ceci ? Comment échapper à cette immense chape noire qui recouvre tout ce qui vit sur cette terre en ce moment ? Comment se protéger ?
Je sais ce que tu vas me dire, chère terre. Que tu vis sous cette même chape depuis des décennies sans que personne ne s’en offusque, du moins très peu de gens, que les animaux abrités par toi connaissent depuis longtemps cette peur de disparaître, comme nous-mêmes en ce moment, et que c’est quelque chose de terrifiant. Et c’est justement pourquoi je me permets de m’épancher auprès de toi aujourd’hui. Si seulement nous avions retenu les leçons que tu nous as apprises !
Aujourd’hui, chère terre, création de Dieu dans sa toute puissance, et Dieu en même temps, puisque tout ce qui existe sur toi est une particule sacrée de la Divinité, je ne comprends pas grand-chose à propos de tout ce capharnaüm. Comme tout un chacun je suis dépassée par tous ces contre-ordres, ces contre-vérités, ces contre-sens, mais il y a une chose dont je suis absolument sûre, c’est que le seul endroit où je suis en sécurité et où j’ai une chance d’y voir clair et de trouver des solutions à tout, et même à ce que je ne comprends pas, c’est à l’intérieur de moi-même, au plus profond de mon cœur. Car c’est là et nulle part ailleurs que se trouve la vérité de l’amour qui nous a tous créés, nus, innocents, libres de toute croyance limitative. Qui nous fait respirer et qui nous fait vivre. C’est en nos cœurs que nous sommes les plus vrais et les plus efficaces. C’est en nos cœurs que nous pouvons guérir ce monde de tous les virus et de toutes les peurs. Et c’est en mon cœur qu’aujourd’hui je m’y engage, en te prenant à témoin par cette profession de foi. En toi, en l’univers et en Dieu.
Martine PV
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