L'aube fleurie

L'aube fleurie

Journal d'une terrienne : 02/06/2016

 

   Pour une loi censée sortir le peuple de l'impasse et lui offrir des jours meilleurs, notre beau pays, terre d'accueil et de liberté, berceau des droits de l'homme, se trouve toujours et semble devoir s'y incruster, dans l'impasse. Le pays est bloqué, tout comme la communication entre les citoyens et leurs dirigeants.

 

   Chacune des deux parties en présence compte bien camper sur ses positions le temps qu'il faudra. Bras de fer nécessaire pour les uns, catastrophe économique pour les autres. Une piécette en moins dans les gigantesques coffres-forts des grands industriels, un risque de plus en plus évident de faillite pour les petites entreprises et les artisans. Les uns diront que la fin justifie les moyens, les autres que c'est là prendre le peuple en otage. D'autres encore, parmi les plus virulents, en profiteront pour décharger leur trop-plein de violence et d'agressivité sur des innocents ou sur les forces de l'ordre censés nous protéger et que l'on encensait il y a seulement quelques mois.

 

   Personne ne semble se poser la question de la véritable origine de ces troubles. Certes, la cause première et immédiate est officiellement une loi imposée au peuple. Mais cette loi elle-même, quelles en sont l'origine et le fondement ? Pourquoi a-t-il fallu y avoir recours ? Et pourquoi une grande partie du peuple français la rejette-t-elle ?

 

   Moi qui suis une fervente adepte du "Vivons l'instant présent", pour une fois, j'ai envie de faire un bref retour sur le passé. Pour comparer. Pour voir, si vraiment, les temps actuels sont plus difficiles que les temps passés. Si les gens sont plus malheureux. S'ils sont moins en sécurité. S'ils sont plus ou moins libres... Avouons-le, il nous arrive d'affirmer qu'il n'est pas facile de vivre bien au 21ème siècle. Pourtant, reconnaissons-le, nous bénéficions tout de même du confort que nos parents ou grands-parents ne connaissaient pas. Personnellement, je suis née à une époque charnière où la télévision n'existait pas encore, ni le lave-linge, le sèche-linge, le lave-vaisselle, l'aspirateur et autres appareils ménagers bien pratiques qu'il nous semble normal de posséder aujourd'hui. Pour laver leur linge et leur vaisselle, les ménagères utilisaient l'huile de coude et les bons vieux balais et plumeaux pour déloger la poussière. A l'époque, pas de couches jetables. Ni de mouchoirs en papier. Il fallait tout laver à la main. Les propriétaires de voiture étaient des personnes privilégiées. On se déplaçait à pied, en vélo, en scooter, ou l'on prenait les transports en commun. Aujourd'hui, la majorité des gens possède tous ces appareils qui nous apparaissent aujourd'hui comme indispensables. Et pourtant, on dit que les temps sont durs, que l'on est plus malheureux aujourd'hui qu'hier. Pourquoi donc ce constat pessimiste ?

 

   Le fait est que le modernisme qui a permis de faciliter la vie de millions de gens est un progrès incontestable. Parce que ce progrès visait à faciliter la vie de tous, à offrir une meilleure qualité de vie à tous, en faisant en sorte que les citoyens puissent avoir plus de temps libre pour se détendre et profiter de leurs familles.

 

   Aujourd'hui, on continue à prôner l'automatisation à tout va, sous prétexte de cette modernisation nécessaire. Cette modernisation qui a apporté un meilleur confort à tous et qui est censée en apporter encore. On nous dit qu'on ne peut pas aller contre le progrès. Qu'aller contre c'est régresser. L'automatisation est dans l'air du temps et elle est censée, elle aussi, nous apporter une meilleure qualité de vie.

 

    Mais la différence entre la modernisation d'hier et celle d'aujourd'hui, c'est que cette dernière ne profite qu'à une minorité, celle qui détient le pouvoir et l'argent. Si effectivement, le progrès par l'automatisation profitait également et de manière équitable à tout le peuple, alors oui, il serait vertueux. Si les bénéfices retirés étaient partagés équitablement entre tous les êtres humains, alors oui, le progrès serait une bonne chose. Mais nous sommes loin du compte, n'est-ce pas ?

 

   Aujourd'hui, dans de nombreuses entreprises, on remplace les hommes par des machines et l'on est fier de présenter cela comme un progrès. Quand pour ce faire, on licenciement à tour de bras. On est fier d'affirmer : regardez ce que permet et rapporte notre merveilleuse technologie ! On est même fier de dire que demain, sans doute, notre économie sera tout entière entre les mains de robots. Que nous, humains, n'aurons plus rien à faire, qu'à nous reposer sur nos lauriers... Que, sans doute, le progrès allant toujours de l'avant, l'intelligence artificielle finira même par dépasser l'intelligence humaine, que ces mêmes robots pourraient en arriver à nous commander. Eh non, ce n'est pas de la science-fiction, c'est ce qui est en train d'arriver. C'est le progrès ! Mon Dieu, suis-je bien sur la planète terre ?

 

Martine    



02/06/2016
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