La vague
Me revoilà, cher journal,
Voilà plusieurs mois que je n'ai pas écrit sur tes pages. Non pas que les sujets aient manqué, loin de là. Tant de fois ai-je eu envie de réagir ! Le plus souvent, tu t'en doutes, quand j'étais indignée par quelque événement. Et tant de choses m'indignent en ce monde, que je ne saurais les dénombrer. J'y passerais tous mes jours, et mes nuits à noircir (c'est bien le mot) tes pages. Et il faut bien que je dorme un peu de temps en temps :). Alors, j'ai attendu de me sentir plus sereine pour venir faire le point avec toi, cher journal.
En ce début d'année 2017, force est de constater que les injustices de ce monde sont, hélas, toujours bien présentes. Et de plus en plus flagrantes. Les plus démunis subissent encore l'hégémonie des puissants. Notre planète continue de souffrir et le peuple animal qu'elle abrite, parmi les espèces qui résistent encore, cherche, désespérément, un petit coin de terre où vivre paisiblement.
L'égoïsme, la cupidité, l'indifférence, la cruauté, la violence, sont à leur comble.
Les dirigeants de ce monde s'en moquent éperdument. D'ailleurs, ils n'ont pas le temps d'y penser, les yeux rivés sur la place qu'ils tiennent au CAC 40 et sur leurs dividendes. Les hommes politiques, quant à eux, ne s'en préoccupent guère, eux non plus, ou du bout des lèvres, scotchés qu'ils sont eux-mêmes à leurs statistiques et sondages d'opinion.
Et pendant ce temps-là... le chômage continue d'augmenter, proportionnellement à l'avancée de la robotique. Parce que tous auront perdu plus de temps à calculer leurs chances de réussite personnelle, qu'à chercher des solutions palliatives souveraines pour la collectivité. Afin que plus personne ne reste sur la touche. Afin que chaque être humain retrouve sa dignité, en même temps que sa place dans la société.
Et pendant ce temps-là... les industriels de l'agro-alimentaire et des laboratoires pharmaceutiques continuent à s'en mettre plein les poches en empoisonnant la terre et les hommes. Ceci en toute impunité, parfois même avec l'aval des dirigeants des pays, sous la pression des lobbies.
Les médias, eux, participent, consciemment ou malgré eux, à cette grande vague, silencieuse, sournoise, inodore, sans couleur, sans saveur, mais efficace, de destruction massive.
Mais, mais... une autre vague, tout aussi puissante, mais bruyante, celle-là, vaillante, colorée des couleurs de l'arc-en-ciel, parfumée du parfum de la solidarité (l'autre nom de l'amour), chantant à tue-tête les chants de la joie de vivre, de l'espoir, de l'unité, de l'harmonie, s'est levée et grossit de jour en jour. Cette vague, c'est la voix des peuples, ces peuples, riches ou pauvres, auxquels est offert aujourd'hui, grâce à la merveilleuse technologie d'Internet à laquelle ils ont œuvré, la liberté de s'exprimer, de s'indigner, de s'engager, de conquérir un nouveau monde, un monde aux couleurs de liberté, de justice et d'égalité.
C'est là, cher journal, la meilleure nouvelle que je connaisse, la leçon que je veux retenir en mon cœur qui pleure avec ceux qui pleurent, qui souffre avec ceux qui souffrent, et qui espère, oui, qui espère une humanité sans guerre, sans famine, sans injustice.
Cette vague s'est levée, oui. Son mouvement a été amorcé et ne cessera plus de se renforcer. À chaque ressac, elle dépose sur la grève les cadeaux tout puissants de sa force de rassemblement. Ils étincellent de paillettes d'amour sur le sable mouillé de tous les pleurs des hommes.
Ah cher journal ! À l'aube de cette nouvelle année, je fais un rêve. J'aimerais tant que les hommes de pouvoir, cessent un peu de gaspiller leur intelligence et toute leur énergie à trouver le meilleur moyen de convaincre les foules de leur bonne foi, afin de gagner des voix. Car sans le savoir, ils ouvrent ainsi la voie aux extrémistes les plus dangereux, qui ont bien compris, eux, comment récupérer les âmes affaiblies des peuples souffrant.
La grande vague du peuple qui espère, elle, attend avant tout, et tout simplement, que ces hommes de pouvoir revoient leurs priorités et qu'ils s'unissent autour d'un même combat, le plus important : celui de la vérité, de la paix et de la justice, contre celui du mensonge, de la haine et de l'injustice.
Le respect ne s'impose pas, il se mérite. Par l'exemple. Ah si les hommes de pouvoir ne disaient plus : "Voilà ce que je ferai demain", mais : "Voilà ce que je fais aujourd'hui" pour la planète et pour mon peuple. Et si leurs voix reflétaient véritablement leurs actes, alors l'injustice, les guerres, les famines, l'exploitation des hommes, la destruction des espèces, auraient pris fin depuis bien longtemps.
Cher journal, je me sens bien impuissante, face à cela, tu le sais, mais laisse-moi seulement déposer ici un vœu : que cette vague du peuple qui espère devienne très vite un tsunami, et avale et emporte avec elle l'autre vague, encore mugissante, des individualismes forcenés qui maintiennent l'humanité souffrante dans l'impasse.
Cher journal, je sais que c'est un rêve, mais n'est-ce pas des rêves que sont nées les plus grandes découvertes de l'homme ? Ne sont-ce pas les rêves qui ont ouvert la voie vers un avenir meilleur et engendré le progrès ? Aujourd'hui, il reste encore un rêve à réaliser, le plus important : que chaque être humain puisse maintenant bénéficier enfin de ce progrès.
Martine
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