L'aube fleurie

Temps de joie suspendue aux cerisiers en fleurs

Dans le chant de l’oiseau sur la branche qui ploie,

Dans les parfums ténus et les suaves odeurs,

Dans les couleurs d’en haut, les musiques d’en bas.

Sur des ailes d’aurore allons en contretemps,

Ce paradis des songes où rien d’autre n’existe

Qu’une humanité d’or, auréolée de blanc,

Loin des peurs, des mensonges et des haines racistes,

Loin des guerres d’ego, des vengeances amères,

Au doux nid des délices et des perles sucrées

De la rosée d’en haut sur nos âmes en hiver,

Oublions les milices et goûtons la beauté

Dans la douceur des vents venus du fond des âges

Sur le règne animal, humain ou végétal,

Pour souffler largement leurs haleines de sages

Sur nos pensées fatales et notre horreur du mal.

Laissons danser nos rêves en monde parallèle,

Là où le temps n’est plus ni la course au pouvoir,

Laissons monter la sève à la saveur du miel

Et jetons le surplus des fiels de désespoir.

Dans le charme des heures arrachées au néant

Lasses des faux serments et des promesses vaines,

Un verre de bonheur à nos lèvres souriant,

Faisons brûler le temps au bois de nos rengaines,

Dans la résolution fervente et souveraine

De ne jamais lâcher sur la paix dans l’Amour,

Dans les jardins marchons, dans la douceur sereine

D’une espérance ailée, libérée pour toujours,

Brûlons la nostalgie des regrettés « avant »

Et les succédanés des paradis d’antan

Révélons notre vie aux couleurs du Vivant,

De générosité dans le simple élégant

D’une nature en fleurs pourvoyeuse de rêve,

Échappée du néant de l’asphalte qui tue

Dans les mille saveurs d’un printemps qui se lève

Dans les cœurs aspirant au paradis perdu.

MPV