L'aube fleurie

L'aube fleurie

Bernardo est un héros

Atelier de Ghislaine n°231

 

Sujet 1 

 

Grave, parfois, moment, grincer, automne, présent.

 

Sujet 2

 

Bout, plume, légère, haute, quand, heure.

 

 

Sujet 3 

 

un texte avec au moins 5 mots commençant par " B "

 

 

 Sujet 4

 

 Un texte avec des mots commençants par "" Te ""

 

 

Sujet 5 

Ressenti sur cette image

 

 

J'ai rassemblé les 5 sujets en 1:

 

 

BERNARDO EST UN HÉROS

 

   Bernardo est un médecin brave et consciencieux. L’un de ces médecins d’antan, sorte de praticien du terroir, plus à l’aise avec les gens de la campagne qu’avec ceux de la ville. Toujours présent sur le terrain, de l’automne à l’été.

    Par tous les temps, de bonne heure il prépare sa sacoche avec soin en vue de sa tournée, après avoir avalé un solide petit déjeuner composé de céréales et de bon pain à l’ancienne, de fromage, d'une banane et d'un fruit de saison, et d’une tasse de café. De quoi pouvoir tenir jusqu’à au moins 14h, parfois. À la fin de ses visites, il retourne à son cabinet, où il grignote un petit en-cas sur le pouce, avant de commencer ses consultations sur place.

    En effet, Bernardo est le seul médecin de toute l’île Bérénice, et le travail ne manque pas, tant s’en faut, car quand il est arrivé, trois semaines plus tôt, les malades attendaient depuis des mois de pouvoir enfin consulter, en grinçant des dents d’impatience et de rancœur. Et ils avaient de quoi être en rage, effectivement. Comment avait-on pu les laisser aussi longtemps sans assistance médicale, c’est tout de même grave ! Elle ne se trouve pas au bout du monde, leur île ! Il suffit de traverser le pont qui la relie au continent.

   Seulement voilà, les médecins d’avant n’existent plus guère. Ils ont une haute idée de leur profession, à présent, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi, bien entendu. Eux aussi ont droit à une vie équilibrée où travail et loisirs peuvent cohabiter, ce qui n’était pas le cas des docteurs de jadis, que l’on pouvait déranger à tout moment, à toute heure du jour ou de la nuit. Mais tout de même… laisser agoniser un être humain tout seul dans son coin, simplement parce que l’on n’est pas de service…

 

   Car c’est ainsi aujourd’hui, hélas. Un petit conseil de terrien échaudé : évitez au maximum tout ce qui pourrait vous conduire à des symptômes cardiaques, car votre médecin traitant ne se déplacera évidemment pas le jour où vous ressentirez une douleur thoracique. Si toutefois vous le contactez par léphone, vous serez redirigé vers une boîte vocale. Une voix de robot vous conseillera d’appeler « SOS médecins ». Parfois, vous réussirez à avoir un médecin au téléphone, parfois vous attendrez un temps interminable en écoutant une petite musique qui, à défaut de vous détendre va au contraire vous agacer, puis vous horripiler, de quoi accéler encore plus le rythme de votre palpitant. Résultat, vous finirez par raccrocher. Pour finir, vous déciderez d’appeler le SAMU, lequel, si vous êtes encore suffisamment conscient pour dialoguer avec le médecin de service, vous enverra les pompiers, car il jugera votre cas moyennement urgent.

   Au bout du compte, si c’est votre jour de chance, peut-être arriverez-vous à temps aux urgences. À l’hôpital le plus proche de chez vous, si toutefois les services ne sont pas saturés.

 

    En tout cas, notre gentil docteur Bernardo, lui, a l’âme légère comme une plume. Il peut dormir sur ses deux oreilles, sans aucun sentiment de culpabilité. Car sur cette petite île où il est venu habiter seul, après une grosse déception sentimentale, il se consacre entièrement à ses malades, avec courage et bonne humeur. Et ensuite, toujours la satisfaction du travail bien fait. Ses patients ne cessent de l’en remercier. Il ne compte plus les marques de gratitude reçues de leur part. Concernant certains, plus indigents que d’autres, Bernardo se contente d’être rémunéré en légumes, fruits ou œufs de poules fermières. Parfois même, il se satisfait simplement de leurs sourires reconnaissants quand ils ressortent du cabinet, rassurés ou s’en remettant à lui pour leurs soins médicaux.

 

    Bernardo est un homme heureux, et il fait des heureux autour de lui. Une fois sa journée terminée, il peut se dire avec un grand sourire : "Allez, on rentre à la maison !"

  Bernardo est un chevalier des temps modernes, un exceptionnel templier de la médecine.

 

  Merci à tous les Bernado du monde, nos héros d’hier et d’aujourd’hui.

MPV

 

 



04/02/2024
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