L'aube fleurie

L'aube fleurie

Atelier n° 220 : le rêve du soldat / Lâcher prise

Atelier de Ghislaine n° 220 :

1.Ecrire un texte comportant les 6 mots suivants :

Futile passager retour raison pensée oublier

2.ou les 6 autres :

Sembler prendre gémir cris bois surpris

3.ou

un texte avec au moins 5 mots commençant par J

4.ou

des mots comportant le son "ale"

5.ou

ressenti sur l'image :

 


J'ai regroupé les n° 1,2 et 5 sous la forme d'un poème illustré,

puis les n°3 et 4 sous la forme d'un texte en prose.

 

 

 

LE RÊVE DU SOLDAT

 

Il aimait venir là, du temps de ses amours,

Sur ce banc à l’abri des regards indiscrets.

De ses yeux, de sa voix, il lui faisait la cour,

Car il était épris de son charme discret.

 

Elle était son soleil au sous-bois de ses peurs,

Son phare et son abri au cœur de la mêlée.

Elle éclairait son ciel, son esprit et son cœur,

Il oubliait les cris, la douleur des damnés.

 

Il oubliait la guerre et ses folles batailles,

Ses futiles raisons mortifères et sans âme.

Il oubliait l’enfer des cerveaux qui déraillent

 A chaque nouveau don à cette mort infâme.

 

De retour dans ses bras, il se laissait bercer

Par le son de sa voix qui le faisait planer.

Alors cessait l’effroi en ce temps arrêté,

Il gémissait de joie et d’espoir mélangé.

 

Passager dans sa vie, il venait de l’enfer,

La haine et le mépris hantaient son atmosphère.

N’en soyez pas surpris, c’est la loi de la guerre,

Il en était meurtri, mais il devait la faire.

 

Mais quand il revenait vers sa mie tant aimée,

Il oubliait le feu, le sang et la poussière.

En ses bras il rêvait, il se laissait aller,

Se perdait en ses yeux, ses nouvelles frontières.

 

Il cessait de hurler, pour parler gentiment,

Il arrêtait de prendre, et lui donnait son temps,

Sa vie déchiquetée et son âme tremblant.

Ô oui ! Un jour se rendre à l’amour conquérant !

 

Mais la guerre avait pris son cœur martyrisé,

Il n’avait pu lui dire, il n’avait pas osé

Avouer son ressenti, lui le viril guerrier,

Avant l’ultime expire en sa bouche adorée.

 

À présent elle est loin, de cet autre côté

Où chantent les matins, où le bonheur est roi.

Il n’a d’autre moyen que d’aimer en pensée

Son cadeau du destin qui vole en l’au-delà.

 

De ses mains fatiguées, il nourrit les pigeons,

Il lui semble qu’ils sont des messagers du ciel,

Il espère en secret entendre la chanson

De son doux ange blond l’entourant de ses ailes.

 

Peut-être viendra-t-elle à la tombée du jour

Déposer un message au ciel de son ennui,

Peut-être viendra-t-elle illuminer d’amour

Ses journées bien trop sages et ses si longues nuits…

 


 

LÂCHER-PRISE

 

  Jouir de la vie d’une joie sans égale. Juste admirer le jour ou la nuit des étoiles. Hisser la grand voile du bonheur. Jeter l’ancre et voguer joyeusement vers l’horizon, le fanal de l’espoir flottant au vent. Ne jamais rien regretter. Ne jamais rien juger. Ni le bien ni le mal. Ni le temps idéal, ni les instants maudits. Laisser le mal de vivre, les jardins d’illusion, les jeux de dupe, les pâles copies de l’amour, les amitiés factices. Lâcher prise total pour une pause sans égale au jardin des délices où chantent les cigales. De ce même air jovial que nous jalousent les chacals en leurs morbides javas, contempler le végétal, le minéral et l’animal. Monter le cheval de liberté, avec l’aval joyeux de l’univers. Quoi de plus normal, finalement, que le « je » délaissé du banal quotidien, avec ses jalousies et ses vieilles rancœurs ? Quoi de plus convivial qu’une aurore boréale sur un sourire jovial ? 

 

MPV

 

 



03/07/2023
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