L'aube fleurie

Comprendre le monde qui nous entoure est très important.

Réaliser que notre vie sur terre est éphémère, insaisissable. Elle se faufile souvent entre les rides du temps. En ses avancées sinueuses, quelquefois saccadées, elle nous bouscule beaucoup. Quand elle se fait cheval fou, nous pensons souvent, à tort, devoir la dompter pour pouvoir la chevaucher en paix. Et nous y mettons toute notre énergie. Trop d’énergie, parfois. Nous nous fatiguons. Nous nous abîmons. Nous nous décourageons. Dans le pire des cas, notre moral est au plus bas. Nous aimerions une pause, un répit, dans ce tourbillon de folie.

Mais, telle la mer, qui est imprévisible, elle qui est soumise aux caprices des vents, insaisissable, indomptable en ses lames parfois furieuses, la vie, par nature, l’est aussi. De même que l’est son âme : l’Amour. Les deux, inséparables, sont aussi indomptables, remplis de mystères à découvrir, pour notre bateau d’espoir voguant toutes voiles dehors vers l’inconnu.

Cependant, si nous y regardons de plus près, n’est-ce pas ce qui fait leur beauté ?

Car lorsque nous sommes capables de remarquer les signes d’accalmie en plein milieu de la tempête, et ceux que nous envoie l’univers pour nous réconforter, lorsqu’avec confiance nous fixons notre regard sur le phare de notre salut, quel soulagement ! Nous constatons avec bonheur et gratitude que notre lâcher-prise ne nous a pas fait couler au fond de l’eau, mais au contraire, nous a aidés à surnager. Jusqu’à cette merveilleuse embellie dont nous ne pouvons que saluer l’arrivée avec grande joie. Sortis enrichis de la tempête, nous savons que jamais plus nous ne serons les mêmes. 

Et c’est là que nous nous disons en souriant : « la vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie ! » 

TEXTE 2 :  

Ô ce souffle écumant de rage !

À en faire craquer son corsage !

Comment rester calme et sage,

Se dire que ce n’est qu’un passage ?

Une épreuve qui ne demande qu’un peu de courage,

De quitter un peu du miroir son visage,

De délester masques et remodelages,

Pour se lancer dans un petit voyage

qui promet de beaux paysages

Au pays des pâtes et des fromages,

Des recettes multi-âges

Qui vous donnent l’avantage

Auprès des hommes polyphages.

Car le sien n’est pas très sage,

Il aime explorer d’autres rivages

Pour déguster leurs petits plats de passage…

Elle, elle préfère les crèmes pour le visage,

Les parfums et les huiles de massage,

Les pierres de polissage,

Les onguents de vernissage

Pour réparer ce que le temps saccage

Sur son corps pourtant privé de grignotage

Pour éviter le naufrage.

Mais si elle veut retenir son mari volage,

Il va bien falloir qu'elle s’y mette avec courage.

Elle sera vite dépitée, et constatera, sans embages :

- O, mais que la cuisine est chronophage !

Quel difficile apprentissage !

Il y en a des pages et des pages !

C’est trop long, trop dur, et encore davantage !

Et regardez-moi ces plats ratés, un vrai carnage !

C’est assez ! Je souffre, je sue, je suis en nage,

A m'en arracher la crinière comme une sauvage !

Elle explose, a l'impression qu'elle déménage :

- Ca suffit ! puisque c’est comme ça, je plie bagage !

Je démissionne et je pars en voyage !