L'aube fleurie

La mer a ses secrets, ses mystères envoûtants,

Ses passions, ses excès, ses tourbillons charmants.

Son ressac, c’est son cœur qui bat la démesure,

Ses embruns la rosée de sa tendresse pure.

Paradoxalement, elle exprime le feu

De son tempérament intrépide et houleux.

Quand ses rouleaux puissants bousculent les chalands,

Même les cormorans se montrent très prudents.

Mais quand elle sourit et se laisse effleurer

Par les rayons exquis d’un soleil printanier,

Quand elle est pailletée des milliers de pépites

De cet astre princier aux clins d’œil insolites,

Alors elle devient la mère des marins

Qui au petit matin s’en vont gagner leur pain,

Accompagnés là-haut, volant autour du mât,

Par des nuées d’oiseaux partageant leur combat.

Elle est aussi le cœur pour tous les romantiques,

Des poètes rêveurs aux sirènes magiques,

De leurs pensées profondes au rythme de la houle

Songes qui vagabondent à l’abri de la foule,

Quand ses vagues légères approchent de la rive

Où ils prient et espèrent une aura décisive

Pour leurs enfiévrés vœux, sous la voûte du ciel,

Dans l’espoir amoureux de leur âme éternelle.

La mer est mon amie, ses humeurs sont les miennes

Ses abysses aussi, sa puissance obsidienne.

La mer est changement, roulement perpétuel,

Et toujours nous apprend la patience éternelle,

Car la vie est ressac, fidèle et récurrent,

Elle est douceur du lac, flegmatique, élégant,

Et fougue d’océan aux embruns envoûtants.

L’amour est son pendant, impétueux, tout puissant.

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