Résurrection
Le sourire en ses yeux mais la bouche immobile,
En ce jour lumineux il avançait, tranquille.
Il avait le pas lent, lesté du poids des ans,
Du chagrin entêtant et du manque insistant.
C’était en tel automne aux couleurs du soleil,
Que sa belle madone éblouissait le ciel
De ce beau regard clair, de ce sourire-étoile
Qui purifient les airs en hissant la grand voile
Pour vous mener très loin, au pays du bonheur
Dans les parfums divins de la terre et des fleurs,
Les effluves subtils des fruits de l’au-delà
Qui perlaient à ses cils et dans l’air de sa voix.
Ensemble ils cheminaient par les allées de feux
Que l’automne allumait en son cœur amoureux.
Communion sacrée des éclairs flamboyants
Avec le bel été de leur amour vibrant.
Mais voilà qu’un beau jour, sur le drap étourdi
Par les parfums d’amour de leurs êtres épris,
Ses diaphanes paupières abritèrent la nuit
Et ses membres expirèrent la sève de vie.
Il la pleura longtemps, plus longtemps qu’une vie,
Car mort était le temps et vide était la vie,
Puis un jour il revint sur ce sentier qu’il aime
Où hier dans sa main il retenait la sienne,
Il retrouva les sons, les odeurs, les images,
L’émouvante chanson qui traverse les âges
De l’amour transcendant qui ne peut pas mourir
Qui survit dans le vent qui tremble et qui soupire.
Il entendit sa voix dans la brise marine
Parvenant d’au-delà de la verte colline,
Il sentit son parfum dans les tendres fougères
Vit l’éclat de son teint dans un rai de lumière.
Alors ses yeux sourirent en son visage sombre,
Il avait vu le pire en priant sur sa tombe,
Mais ce jour-là il sut qu’elle était toujours là,
Et il ne pleura plus en pensant à ses bras.
Le sourire en ses yeux mais la bouche immobile,
En ce jour lumineux il avançait, tranquille.
Il avait le pas lent, goûtant à chaque instant
Le bonheur entêtant de son amour vivant.
MPV
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