L'aube fleurie

L'aube fleurie

Photosensibilité de l'amour

Atelier de Ghislaine n°215

1.Insérer ces 6 mots dans un texte :

Flemme venir sentir manque mauvais pire

2.ou ces 6 autres :

Aimer écouter dire faire savoir pouvoir

3.Ecrire un texte comportant 5 mots commençant par E

4.Ecrire un texte avec des mots comportant les groupes de lettres « iel » « ielle »

5.Ressenti sur image :

 

 

J'ai rassemblé les 1, 2 et 3 dans un premier texte.

Puis j'ai exprimé mon ressenti sur l'image en y incorporant le 4

 


 

 

PHOTOSENSIBILITE DE L’AMOUR

 

   Le pire séjour de toute leur vie ! Cédric et Sabrina ont choisi la côte d’Opale comme lieu de leurs vacances d’été, en août, mois de fermeture annuelle de leurs boîtes respectives. Ils auraient aimé pouvoir poser leurs congés à une autre période, mais chaque année ils doivent se faire une raison. On ne peut pas tout avoir : le beurre et l’argent du beurre ; un emploi solide et pérenne, pour lequel on est payé à peu près dignement, et en même temps le choix de ses périodes de congés.

 

   "Une plage du Nord sera un moindre mal", se sont-ils dit en faisant leur choix. Au moins, là-bas, ils ne risqueront pas de souffrir de la chaleur, comme l’année précédente à Cannes, où Cédric avait passé les trois quarts de son temps dans leur chambre d’hôtel, à écouter du Rap – que Sabrina déteste – et à visionner des émissions stupides à la télé, pendant que cette dernière visitait les environs entre deux farnientes à la plage. Les deux premiers jours, elle lui en avait voulu un peu de lui avoir caché son allergie congénitale au soleil. Quand elle lui avait demandé la raison de cette cachotterie, il lui avait répondu qu’il n’avait pas osé lui en parler. Ils venaient à peine de se rencontrer, il ne voulait pas la décevoir, elle semblait si heureuse à l’idée de découvrir Cannes et ses environs ! Sur le moment, cette réponse l’avait quelque peu agacée. « Il n’y a rien de plus mauvais au sein d’un couple que le mensonge, surtout pour un motif aussi futile », lui avait-elle dit et redit alors, pour bien appuyer sur le fait qu’elle n’appréciait pas du tout cette entourloupe, aussi pieux fût ce mensonge par omission. Puis elle s’était radoucie. « Dans un couple, il faut aussi savoir mettre de l’eau dans son vin, et se montrer fairplay, s’était-elle dit, d’autant que le plus puni des deux, c’est quand même lui, le pauvre... » Mais la principale raison, c’était qu’elle l’aimait, son Cédric ! Oh oui, comme elle l’aimait !

 

   C’est pourquoi cette année, d’un commun accord, le couple a décidé de passer ses vacances dans une petite cité balnéaire des Hauts de France, là où le soleil et les vents ne sont pas réputés les plus chauds.  « En portant toujours des manches longues, un chapeau et des lunettes, et en prenant toutes les précautions d’usage, Cédric pourra tout de même sortir avec moi », s’était dit Sabrina. Alors là ! C’était sans compter avec le réchauffement climatique !

 

  Ce coup-là, Cédric et Sabrina ne l’ont pas vu venir, senti encore moins ! 40° à l’ombre depuis leur arrivée ! Pas un souffle de vent. Tout le monde souffre du manque d’air. Beaucoup de gens suffoquent littéralement, au point parfois de faire des malaises. « Les urgences ne désemplissent pas », disent-ils à la télé. Cet après-midi là, le pic de chaleur annoncé la veille à la météo ne fait pas mentir les journalistes, et dépasse même toutes leurs prévisions : 43,5 ° ! Même Sabrina reste cloîtrée dans leur chambre aux volets clos depuis l’aube, son brumisateur à portée de main sur la table de nuit.

 

   Le problème maintenant, et il est de taille, c’est qu’ils ont oublié d’acheter des bouteilles d’eau au supermarché ce matin, et qu’ils viennent de finir la dernière de leur stock. Plus une seule petite goutte ! Un malheur n’arrivant jamais seul, le maire vient juste de faire distribuer des avis dans les boîtes aux lettres des habitants de toute la commune pour leur conseiller de ne pas boire l’eau du robinet qui est polluée…Plus qu’une seule solution… aller acheter un pack d’eau, et même plusieurs, pour être tranquilles pendant un moment. À moins que Cédric n’enfile une combinaison de protection anti UV, qu’il n’a pas, puisque qu’il n’a pas pensé à la mettre dans sa valise avant de partir, la seule solution reste donc… Sabrina. « Et voilà, c’est encore moi qui m’y colle ! se dit-elle, pfff… mais comment font les gens qui habitent près des déserts ? J’ai une flemme, moi, mais une flemme ! »

 

 De mémoire de vacancière, on n’aura jamais été aussi vite pour récupérer son véhicule sur le parking de la résidence, dont les sièges en skie brûlent littéralement les cuisses comme si elles étaient en train d’être marqués au fer rouge ; pour démarrer l’auto en se cramant les doigts sur le volant, tout en oubliant de regarder dans le rétroviseur avant de quitter sa place de parking – fort heureusement, à cette heure la plus chaude de la journée, tout le monde est en train de faire la sieste, ou de prendre une bonne douche d’eau froide contaminée – ; pour traverser les rues de la ville déserte en essuyant son front dégoulinant de sueur toutes les deux secondes ; pour chercher une place à l’ombre sur le parking du supermarché, tout aussi désert que le reste de la ville.

  Avant de s’engouffrer enfin dans le magasin climatisé avec un grand soupir d’aise !

 

  Voilà comment en quelques heures de fournaise apocalyptique, on fait taire la réputation d’une région soi-disant froide et pluvieuse, immortalisée par un célèbre chti, tout en comprenant un peu mieux la sacro sainte sieste des gens du sud. 


 

LA NON LETTRE D’ADIEU

 

Cette lettre, Monsieur, je ne vous l’enverrai pas.

Mes mots ne seront pas de miel,

Pas plus que de fiel, d'ailleurs.

Le fait est qu'ils ne seront pas.

Ce sera un adieu tel ceux que l’on ne dit pas.

Disons qu’il restera extrasensoriel.

Je timbrerai l’enveloppe du sceau de ma déconvenue,

Puis j’y rangerai ma missive irréelle,

Où je ne vous dirai pas ce que je n’ai pas sur le cœur.

Le cœur a ses raisons… qui nous viennent du ciel,

le cœur a ses saisons, aux essences pareilles

lorsque l’esprit leur fait offense.

Mais la chanson demeure, au sempiternel refrain :

L’amour naît à l’aurore et se meurt au crépuscule.

Entre les deux, le soleil fait miroiter les feuilles au vent,

Puis il joue un peu avec la lune.

Le ciel est leur témoin,

Comme il est celui de ma lassitude.

Au miroir déformant de vos paroles artificielles,

Mon regard s’est troublé,

Mon rimmel a coulé, un peu…

Mon âme a vacillé

Plus encore des mots que vous n’avez pas dits

Que de ceux qui me furent cicatriciels.

Alors moi non plus,

Je ne vous donnerai pas les miens.

Je ne vous enverrai pas cette lettre,

Qui restera confidentielle.

 

 

 

 



22/04/2023
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