Nos moments de bonheur
Défi n°309 : Nos moments de bonheur
Mots à insérer :
Vent glisser obscurité effacer appeler
ligne âme endormie instant vol
Je marchais tranquillement sur ce joli chemin fleuri qui enlaçait le lac de ses longs bras bordés de joncs. L’air était doux, il sentait bon le printemps qui s’éveille. Le vent léger soulevait mes cheveux avec la grâce d’une aile d’ange, tout en m’embaumant de parfums subtils. Je décelais la présence des narcisses, primevères et jacinthes sans même les avoir encore vues. Je percevais l’agitation des abeilles autour des pistils, le vol des oiseaux entre les branches fleuries. Tout respirait, vibrait en harmonie, tel un grand cœur tout gorgé de soleil. Je me sentais si bien que je fermai les yeux un instant pour mieux m’imprégner de toutes ces merveilleuses sensations. J’avais l’impression d’être ailleurs. Le temps me semblait suspendu à cette ligne virtuelle qui nous sépare à peine de l’autre réalité. Je me laissais glisser sereinement vers ce monde fantastique où chacun de nous reconnaît sans effort son appartenance à la vie, sa connexion et son unité avec le Tout. Où tout est Paix, Amour, Sérénité… Oui, j’étais ailleurs, réellement. Pas vraiment éveillée ni vraiment endormie. Ailleurs.
Les yeux toujours fermés, je perçus un autre parfum, mêlé de patchouli et de cannelle, deux fragrances étrangères à ces lieux. Ce fut alors que m’apparut ton visage. Il me sembla surgir de l’obscurité vers la lumière, avec autant d’éclat qu’un phénix jaillissant du feu. Une grande paix lissait ton front et faisait briller ton regard d’une lumière divine. Ton sourire vers moi était la lueur angélique d’un lever de soleil. Je ressentis tout au fond de mon âme que j’étais tout simplement en train d’appeler à moi toute la lumière du monde, en plongeant mes yeux toujours fermés dans la prunelle de ton regard amoureux. Le temps et l’espace n’existaient plus, il n’y avait que ton âme en osmose avec la mienne, sur la berge de ce lac mystérieux aux ondes miraculeuses, qui possèdent le pouvoir magique d’effacer toutes les peines.
Sur ses belles eaux miroitantes, flottaient joyeusement nos moments de bonheur.
Quand je rouvris les yeux, tu avais disparu. La brise continuait de souffler dans mes cheveux, les parfums d’embaumer mon cœur, le soleil de réchauffer ma peau, mais toi tu n’étais plus là… En appelant la tienne, mon âme t’avait fait apparaître comme dans un rêve, un songe d’au-delà qui à présent n’était plus.
Mais le doute s’insinua doucement en moi : avais-je vraiment rêvé ?
Un oiseau vint se percher sur une branche fleurie, juste au-dessus de ma tête, et me fit entendre sa voix puissante, plus intense et plus pure que toutes les autres. On eût dit qu’il ne chantait que pour moi, et que ce chant me délivrait un message : « Oui, tout est bien réel, puisque l’ont été vos moments de bonheur.»
J’ai rouvert les yeux et j’ai poursuivi mon chemin, le cœur apaisé et le visage serein.
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