L'aube fleurie

Viens, petit ruisseau d’amour,

Viens rejoindre la rivière,

Venez tous et pour toujours

Déchargez vos larmes amères,

Ne charriez plus que l’espoir,

Laissez couler la tendresse,

Délaissez les gouttes noires

D’amertume et de détresse,

Venez donc grossir les eaux

De vos ardeurs impulsives,

De vos soupirs en écho,

De vos attentes jouissives

Pour la vie et ses largesses,

Pour le bonheur et l’ivresse

Des instants pleins d’allégresse

Dans les flots de vos caresses

Aux berges des rêves éteints,

Des regrets et des mots durs,

Dans le vent des plans malsains

Qui font craindre le futur.

Vivifiée de vos vigueurs,

Je bouillonnerai aussi,

Les vagues de nos ardeurs

Ressusciteront la vie.

De nos flots déjà vainqueurs,

Le fleuve nous rejoindrons,

Ce prince aux flots arpenteurs

Des prairies et des vallons,

Ainsi que d’autres rivières

Arrivées d’autres contrées,

Tout aussi ardentes et fières

Et d’amour vibrant chargées.

Les eaux de ce grand seigneur

Des montagnes et des plaines,

Canalisant nos ardeurs,

Nos bonheurs à perdre haleine,

Calmeront nos ondes folles,

Éteindront nos impatiences

Encouragées par Éole

Au souffle d’impertinence.

En nos eaux plus apaisées,

Nous nous laisserons porter

Sur le flux tranquillisé

Des myriades éclairées

De nos gouttes transmutées

En perles d’Amour Divin

Vers l’océan dirigées

Pour un temps sans lendemain

Dans l’or de l’éternité,

Où transcendant leurs tumultes

Les eaux sont apprivoisées

Et par leur douceur exultent

De n’être plus qu’un seul cœur

En leur âme préservée

Leurs gouttes ailées du bonheur

De goutter à l’unité.

MPV