Leçon de karma / aïe aïe aïe
Atelier de Ghislaine n°238
1.Insérer les 6 mots suivants dans un texte :
Fil, complice, aveu, erreur, crier suivre
2.ou les 6 autres :
Seul avec son plusieurs sans rien
3.Ou mots commençant par "G"
4.ou mots finissant par « ure », « urre »
5.ou texte sur le thème humour
6.ou ressenti sur l'image ci-dessous :
J'ai rassemblé les 4 premiers sujets dans un poème, et les deux derniers dans un acrostiche.
Seul à seul avec lui, il marche tête basse.
Ses pas dans la gadoue impriment leurs empreintes.
Complice de la pluie, triste et de guerre lasse,
Il s’épand en remous de pleurs teintés de plaintes.
Il aimerait crier, pourtant il se retient.
Il force un peu l’allure en suivant le chemin.
Il regarde ses pieds, et leur dit : « ce n’est rien.
C’est vrai, je vous l’assure, tout est bon, tout est bien.
Nous allons arriver, la gare est presque là.
De là nous partirons sur les rails du bonheur ».
Sans se décourager, il garde son sang-froid,
Réprimant un frisson et maîtrisant sa peur.
Il se fait un aveu : « oui, j’ai fait une erreur
En suivant cet ami de mauvaise influence
Qui exauce les vœux en semant le malheur.
Arrogant, il fait fi de la moindre élégance ».
Plusieurs fois il est vrai, il a tenté la fuite,
Fidèle à son honneur, rappelé par son âme.
Au fil des ses méfaits, de faillite en faillite,
De malheur et malheur, et puis de drame en drame,
Il a rasé les murs, rampé tel un reptile,
Préférant malgré tout le gain à son honneur,
Les coûteuses chaussures aux galoches serviles,
Le luxe à rien du tout, le pouvoir à la peur.
Il a traqué des gens qui ne demandaient rien,
Chassé de pures âmes avec beaucoup d’ardeur,
Se faisant le serment de confisquer leur biens.
Autant d’hommes et de femmes au comble du malheur
Après que son venin a coulé dans leur sang,
Après qu’il a menti aux plus gentils d’entre eux,
Forgé des plans malins pour voler leur argent,
Parfois même leur vie, au moins leur foi en eux.
Aujourd’hui, esseulé, méprisé à son tour,
Après avoir subi ce qu’il faisait aux autres,
Il ne sait où aller, prisonnier sans retour.
Enfin il a compris le diable et ses apôtres.
Ils sont fils de la guerre, amis du désespoir.
Pour un sou symbolique, ils sèment la terreur.
Plus orgueilleux que fiers, ils ont une âme noire.
Sous un air angélique, ils distillent la peur.
Maintenant il le sait, conscient qu’il a perdu.
Il n’a plus qu’à ramper, et cette fois de honte,
Au rappel de ces plaies qu’il aura répandues
Et qu’il sent le ronger pendant qu’il les affronte.
Cependant il ignore, et c’est là le plus beau,
Qu’il peut encore avoir une chance de vivre,
De délaisser la mort qu’il porte sur son dos
Du matin jusqu’au soir, en son fiel qui l’enivre.
Il suffit, un matin, de changer de bateau,
De laisser la galère aux corbeaux qui croassent
Pour voguer, plein d’entrain, sur un galion plus beau
De tout son être ouvert au Nouveau qui l’embrasse.
Peut-être entendra-t-il un jour son cœur d’enfant
Lui susurrer, joyeux : « moi j’aimerais sourire
Au soleil, aux pistils, aux oiseaux dans le vent. »
Peut-être suivra-t-il le sillon de son chant…
Caler un rendez-vous
Avec son chirurgien-dentiste :
L’épreuve la plus complexe,
Ennuyeuse à souhait.
Ne pas procrastiner,
Décider fermement.
Renoncer ? Jamais !
Impossible n’est pas français.
Exécution dudit projet.
Rattrapage du temps perdu…
Aïe, aïe, aïe !
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