L'aube fleurie

CINQUIÈME CHAKRA

 CHAKRA VISHUDDHA

  Le chakra de la gorge est au cœur même de la communication verbale, car c’est là que siègent les organes de la parole. Il se trouve à la frontière entre la tête et le corps, c’est-à-dire entre le cerveau qui donne les directives et l’impulsion à nos membres et à nos organes, et le lieu de nos mécanismes corporels qui réagissent à ces stimuli. Le chakra de la gorge est donc, en quelque sorte, un chakra charnière. D’où l’intérêt de ne pas négliger tout ce qui touche à cette zone.

  Lorsqu’une émotion n’a pas été identifiée, reconnue, acceptée et libérée, lorsqu’elle est niée ou refoulée, et non verbalisée, c’est le chakra de la gorge qui en témoigne à travers un blocage pouvant, à terme, se traduire par une maladie. Et ceci, qu’il s’agisse d’une émotion chargée négativement ou positivement. En effet, une émotion positive non exprimée finira parfois par induire un sentiment de frustration et, finalement, aura le même impact bloquant sur le chakra de la gorge. Le non-dit, « positif » ou « négatif » selon le point de vue de chacun, par conséquent subjectif, s’exprimera d’une façon ou d’une autre, à travers un enrouement, une angine, un bégaiement, un bafouillage, une aphonie, mais aussi un torticolis, une douleur cervicale ou à l’épaule, une affection de la thyroïde…

  Retenir trop souvent ses émotions, pour quelque raison que ce soit, ne peut qu’entraîner un dysfonctionnement au niveau du cinquième chakra. Cette retenue, lorsqu’elle s’apparente à un réflexe de défense, peut être due à un manque de confiance en soi lié à des blessures anciennes non guéries ou à de récentes expériences douloureuses ; à la peur de reproduire quelque schéma ancien qui aurait été vécu comme négatif ; à une difficulté de pardonner, également à soi-même ; à la peur de blesser, de décevoir… Le sujet éprouve alors de la difficulté à s’exprimer, il se renferme sur lui-même, a du mal à aller vers les autres, les fuit, même, parfois. La personne qui retient trop systématiquement ses mots manque de chaleur humaine et de charisme. C’est en en tout cas l’image qu’elle offre aux autres. Cela renforce encore son sentiment de solitude, et cristallise ses blocages. Plus le manque de confiance en soi est ancien et enraciné dans le temps, plus grand sera l’effort requis pour débloquer la communication. Le sujet a du mal à faire passer ses messages. Il se sent souvent incompris, sans avoir conscience que c’est sa propre attitude de retrait qui est à l’origine de ce sentiment d’incompréhension, ceci renforçant encore son manque de confiance en soi et son mal-être. Le chakra de la gorge se dérègle, ce qui enclenche un nouveau cycle négatif, et ainsi de suite. Un cercle vicieux dont il devient ensuite très difficile de se sortir sans aide.

  Si, au contraire, le cinquième chakra fonctionne correctement, la personne apparaît bien dans sa peau, équilibrée et heureuse, ouverte d’esprit. Elle s’exprime aisément, avec beaucoup de charme et de magnétisme. Lorsqu‘à son aisance s’ajoute un don oratoire, il se peut même qu’elle en arrive à fasciner son auditoire.

  Le chakra de la gorge représente aussi le point d’ouverture vers la tête, où siège le sixième chakra, celui du troisième œil, qui lui, ouvre la voie sur notre conscience supérieure. C’est dire si l’équilibre du cinquième chakra est important pour l’éveil et le fonctionnement du sixième. Ainsi, pour se sentir pleinement serein sur son chemin personnel vers une spiritualité épanouie, il serait sage d’avoir dénoué auparavant tous ces nœuds de blocage qui retiennent et maintiennent le soi trop ancré dans la matérialité, cette dimension duelle du jugement et de la condamnation. Cette dernière s’avérant d’ailleurs plus sévère encore envers soi-même qu’envers les autres, la plupart du temps. Et c’est bien pourquoi l’équilibre du chakra de la gorge est important, et celui-ci passe par la verbalisation, sous quelque forme que ce soit. La prise en compte et l’affirmation d’une vérité de soi est une manière de se situer dans l’espace et dans le temps, en lien et par rapport aux autres. En cela, une réelle prise de conscience préalable est nécessaire. Car pour s’affirmer dans sa vérité, encore faut-il la connaître, en avoir déterminé tous les aspects avec précision, et en fonction de cela, avoir exprimé préalablement en soi-même la ferme intention de l’assumer publiquement. En d’autres termes, ne plus craindre de se montrer aux autres tel que l’on est, après avoir laissé tomber tous les masques et tous les carcans qui nous ont retenus si longtemps prisonniers d’un rôle social qui ne nous convient pas ou plus.

  Il ne s’agit pas, bien entendu, de crier à la face du monde entier toutes les souffrances qui ont pu bouleverser notre vie. Il est certaines confidences qui nécessitent d’être entendues par un thérapeute ou, à la rigueur, par une seule personne de confiance, car ces mots-là, s’ils ont besoin plus que tout autre d’êtres délivrés, ne doivent pas l’être devant n’importe qui ni de n’importe quelle manière. Mais l’important est qu’ils soient dits, « ex-primés », expulsés de notre esprit qui les ressasse de manière toxique et qui, ce faisant, distille son propre poison.

  À côté de cela, il existe mille et une autres raisons de nous taire, moins graves, mais qui peuvent pourtant nous pourrir la vie.

Par exemple, un enfant dont on a dit un jour de lui, à plusieurs reprises, qu’il était bête parce qu’il éprouvait quelque difficulté à comprendre les mathématiques, développera sans doute un complexe à cet égard, mais pas seulement. Il aura aussi, parfois, intégré l’idée que, de manière générale, il n’est pas intelligent. Ce qui, nous le savons tous, est entièrement faux, puisqu’il existe plusieurs formes d’intelligence. Mais l’enfant, lui, ne le sait pas encore, et ne fera pas la différence. Son esprit restera bloqué sur ces trois mots lancés comme un mauvais sort définitif : « tu es bête. »

 Un autre, passionné de peinture, de danse ou de poésie, à qui l’on a répété sans arrêt qu’il n’avait aucun talent, n’osera probablement pas vivre sa passion, tout du moins pleinement et au grand jour, de peur que l’on se moque de lui.

  Plus tard, le premier se retiendra de prendre la parole, car il ne se sentira pas légitime ni suffisamment intelligent pour le faire. Le deuxième n’essaiera même pas de devenir artiste-peintre, danseur ou poète, puisque l’on aura semé, puis arrosé en lui l’idée qu’il en est incapable.

  Il serait, bien sûr, tout à fait profitable à chacun de ces enfants devenus adultes de trouver le courage d’affirmer devant tous SA propre vérité, que cela plaise ou non, sans peur du qu’en-dira-t-on ni d’être accepté ou méprisé, aimé ou détesté. On peut parier que le jour où chaque victime d’un « mauvais sort » parviendra à faire cela, une grande partie de ses maux disparaîtra en même temps que ses chaînes. Il ira vers les autres et les autres viendront vers lui, en ressentant cette nouvelle et belle assurance, ce qui augmentera encore sa confiance, le stimulera et lui donnera d’autres courages. Cercle vertueux, cette fois, susceptible d’inverser entièrement le processus. Certes, cette période de bouleversement complet dans son mode de fonctionnement est souvent douloureuse et peut s’accompagner parfois d’une crise identitaire majeure, plus ou moins facile à traverser. Néanmoins, cela s’avère nécessaire et salutaire dans certains cas extrêmes, notamment lorsque le ou les blocages ont entraîné des somatisations diverses, plus ou moins graves.

  La naissance du papillon aux ailes magnifiques ne pourra jamais s’opérer si la chenille ne se transforme au préalable à l’intérieur de la chrysalide, avant d’en quitter brutalement l’enveloppe.

  Lorsque le cinquième chakra est équilibré, lequel est lié au quatrième, qui lui-même est relié au troisième, et ainsi de suite, la voie est ouverte vers l’exploration plus profonde de cet univers spirituel dont la porte est le chakra du troisième œil. Ce dernier nous offrira généreusement à son tour ces nouveaux outils pouvant renforcer notre équilibre et notre sérénité, et nous aider à développer notre plein potentiel.

  Le chakra de la gorge est bleu, couleur qui rappelle le ciel, l’eau de la mer, des rivières, donc des énergies fluides qui circulent librement.