L'aube fleurie

Il est une maison nichée au creux des bois.

C’est un havre de paix pour les âmes en errance

Qui cherchent une raison, en leurs cœurs aux abois

De bannir les arrêts au parcours d’endurance.

Pourtant lorsqu’ils la voient, leurs regards s’en émeuvent.

C’est qu’elle est si jolie dans sa robe de fée ! 

De son magique éclat ils se bercent et s’abreuvent

Pour un instant béni qui les fait tant vibrer.

Quel clin d’œil du destin les a guidés céans,

Ils ne sauraient le dire et l’écrire bien moins,

Mais ce qui est certain, c’est que pour un moment,

Ils oublient leurs soupirs, leurs désirs incertains.

Timidement, leur pas les guident vers la porte.

Oseront-ils l’ouvrir et poser un instant

Sur le perron tout froid, les malheurs qu’ils transportent

Sur les routes du pire au caprice des vents ?

Hélas leurs cœurs si lourds, si seuls, ont tant souffert

Qu’ils tremblent au nid d’eux-mêmes, au féérique sourds.

Fermés depuis toujours à l’amour légendaire,

De leurs visages blêmes, ils feront demi-tour,

Pour mieux se protéger, préfèreront s’enfuir,

Confier à l’encrier leurs maux et leur souffrance,

Puis composent, apaisés, de leurs mots les soupirs

De leur âme épuisée par tant d’indifférence.

C’est ce qu’ils imaginent, en tout cas, nuit et jour

Ne sachant plus vraiment où se trouvent leurs sens

Et leurs âmes chagrines appelant au secours

Supplient sous le tourment de l’espoir en absence.

S’ils savaient que tout près l’appelle en insistant

La maison du bonheur, éclairée de tendresse,

Où s’amusent les fées dans les parfums d’antan

Ce refuge en leur cœur qui détient la promesse !

Déclaration posthume et pourtant bien réelle,

Que l’espérance allume au fil de tous les temps,

Préservée des coutumes, insistante et rebelle,

Que l’on perçoit et hume, au mystérieux vent.

C’est la maison Amour, en tout âme nichée,

Je la vis, je l’assume en mon âme enchantée.

Et toi aussi, qui cours, tu pourrais la trouver,

Comme on trouve une plume au tranchant d'une épée.  

MPV