Transport urgent
Mots à insérer dans le texte :
Tomber, Fouetter, Forme, Ouaté, Danser, Glaçons,
Gerbes, Terrible, Reine, Diamant...
et ressenti sur image :
Dans le silence ouaté de ce matin neigeux,
Les chevaux avançaient de leurs pas courageux.
Ils bravaient le blizzard, le gel et les glaçons
Qui tombaient au hasard des branches de coton.
Quand ils ralentissaient, le cocher les fouettait.
C’est qu’il était pressé d’arriver jusqu’au chai,
Pour y mettre à l’abri ses barriques de vin
Avant que ne fût pris leur contenu si fin
Qu’il valait les diamants d’une reine et sa cour,
Et puis leurs logements et les jardins autour.
Alors fouette cocher ! Et courent leurs jambières,
Dans l’aquilon glacé où dansent leurs crinières !
C’était terrible sort pour ces bêtes de somme,
Soumises à rude effort, pire qu’à l’hippodrome,
Et qui par-dessus tout, devaient subir en prime
Des gerbes de mots doux, comme on les imagine...
C’est qu’en ces temps, Messieurs, le vin valait de l’or
Pour ces maîtres impérieux qui remettaient leur sort
Au bon gré du soleil des étés bienheureux,
Produisant l’or vermeil de leurs fruits généreux.
Dites-moi donc pourquoi ce transport viticole
Au plus dur du frimas, sous l’égide d’Éole,
Qui ne les aidait guère en soufflant sur les rênes
Son souffle mortifère aux formes arachnéennes ?
Eh bien, le croirez-vous, le plus auguste chai
Du vigneron si fou de son vin si parfait
Venait d’être incendié par l’un de ces jaloux
Qui guettait ses entrées, avec ses yeux de loup.
Il ne voulut laisser une goutte de vin
Aux flammes abandonnée, c'était sûr et certain !
Alors il prit la route, au mépris des obstacles
Sans remord et sans doute, en son frêle habitacle
Tiré par ses chevaux épuisés, écumants,
Inconscients de leurs maux, courageux et confiants,
Fidèles pour toujours à leur maître angoissé
D’un aller sans retour pour son vin en danger.
MPV
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