L'aube fleurie

Ce souffle qui l’anime est un cheval de feu.

Rien ne peut l’arrêter, il a tous les courages.

Sa volonté ultime est d’étreindre les cieux,

Voler avec les fées, accompagner les mages.

Petit garçon déjà, il était en avance.

Réveillé aux aurores, il avait le sourire.

Vaillant mais sans éclat, il avait l’endurance

De marcher sans effort, sans mal et sans soupir.

Nul ne le contraignait, c’était sa décision :

Il voulait soutenir ses parents sans le sou,

Ne renonçait jamais, se battait comme un lion,

Sans médire ou maudire, et sans ostentation.

Quand son pas oscillait pour éviter la chute,

Ces jours de plein hiver où gelait toute essence,

En silence il allait, il poursuivait son but,

Fin, souple, à découvert il marchait en confiance.

Lorsqu’il a dit adieu, un jour de douce brise

En un joyeux printemps visité par les fées,

À l’enfant bienheureux en sa force conquise,

J’ai ressenti l’aimant de sa témérité.

Aujourd’hui c’est un roc, un chêne centenaire.

Rien jamais ne résiste à son tempérament.

Sa foi est son estoc, son désir sa lumière

Son cœur d’illusionniste apprivoise les vents.

Navigateur heureux, il dompte l’océan,

Sous les cris nasillards des mouettes et cormorans

Qui flairent tous ces feux en son cœur conquérant.

Il ne laisse au hasard aucun nœud cabestan.

Je vous en fais l’aveu : tout en lui m’émerveille.

Dans ses yeux amoureux de la vie qui se prend,

Luit l’espoir fabuleux d’un regain en sommeil

Et le nouvel essor de tout un continent.

MPV