Je marche sur la mer
Je marche sur la mer, l’œil rouge à l’horizon,
Le vent dans mes cheveux siffle un air amoureux,
Les larmes de l’hiver ont gelé sur mon front,
Guettant le désaveu qui joue avec le feu.
Je marche sur les flots du mensonge pesant
Qui sourd entre les rocs où ils viennent s’échouer,
Je ripe sur les mots du vide assourdissant,
Plus cinglant que le choc du tonnerre en été.
Mais dans l’air parfumé des embruns éternels
De l’amour sans visage au refrain entêtant,
Je marche sans arrêt, chantant la ritournelle
Des équipées sauvages évadées du néant.
Mes pieds glissent sur l’eau, tandis qu’au loin s’enfuient
Les doux songes de miel qui m’avaient emportée,
Et les anges, là-haut, dans l’éther me sourient,
Me guidant jusqu’au ciel, vers ce monde secret
Que les âmes sensibles ont pourtant visité,
Le temps d’un beau voyage au ciel d’un bel été,
Quand au lac des possibles erraient les blanches fées,
Entre les joncs sans âge et les roseaux penchés.
Et je cours et je ris, éclaboussée d’écume,
Vers cette aube nacrée aux nuances subtiles,
Sur les eaux des non-dits, je traverse la brume,
Empressée de plonger dans les bras de mon île
Où je pourrai enfin me nicher doucement
Et humer, les yeux clos, les parfums d’herbe tendre,
De rose et de jasmin, de lys, de lilas blanc,
Ma main caressant l’eau, dessinant des méandres.
Puis je m’envolerai vers ces cimes bleutées
Où chantent les étoiles et où rêve la lune,
Mon impatience ailée trouvera son allié
Au-delà de ce voile où n’est nulle infortune.
Alors je vibrerai du nouveau feu sacré
De l’oiseau du soleil un instant prisonnier,
Mais qui dans l’air de mai siffle un chant inspiré
À nul autre pareil, émerveillé d’aimer.
Sur les quatre éléments, fervente à perdre haleine,
Je vaincrai les saisons, le temps insaisissable,
Le cinquième élément pulvérisant ma peine,
Sans motif ni raison : l’Amour inénarrable.
MPV
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