L'aube fleurie

L'aube fleurie

Coeur à coeur, coeur léger...

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Paix, bonheur, liberté : les mots bleus de nos plumes

S’écrivent à l’encre noire de nos rêves bafoués,

Quand les pluies de l’été frappent contre l’enclume

Les clés de nos espoirs, au printemps fatigués.

 

Les hommes ont maquillé le visage de l’ange

Et son sourire las fait pâlir les étoiles.

Son regard attristé pleut des cendres étranges

Qui aspirent l’éclat des aurores boréales.

 

Les oasis n’ont plus, en nos cœurs désertés

La couleur du bonheur de croire aux doux mirages,

Car la terre a perdu l’espoir de nos respects

Et sa sève se meurt quand s’endorment les sages,

 

Quand s’achètent les rois, les princes et la canaille

Pour une couche d’or sur le lit de l’ennui,

Quand s’allient les nababs, pour un trésor de paille,

Qui brûlera encore quand tout sera fini.

 

Nos iris fatigués reflètent l’agonie

Des derniers courageux et de leurs convictions,

De ce monde oublié, noyé dans sa folie,

Ils sont en désaveu et perdent la raison.

 

Nos mémoires sont liées aux derniers chevaliers,

Ceux qui croyaient encore en l’âme généreuse,

Affrontaient les tempêtes et les loups meurtriers

Et de leurs preux efforts, rendaient la mort heureuse.

 

Eh bien, si tout est mort, si le sang et les larmes

Ont envahi la joie et tué l’espérance,

Si notre triste sort est de céder aux armes,

Si le chant de la foi se perd dans le silence,

 

Que nous reste-t-il donc, pour nos longues veillées,

Que la douceur d’aimer cet autre qui nous donne

Des bonheurs à foison et des instants de paix,

Cœur à cœur, cœur léger, dans le chant qui résonne,

 

De ces mots que l’on tait mais qui coulent de l’âme

Et qui posent un soleil sur nos jours de brouillard,

De ces mots que l’on sait, que la pudeur condamne,

Mais qui ouvrent le ciel et défient le hasard ?

 

Que nous reste-t-il donc que ces douces secondes

Arrachées à l’oubli, au chagrin et au deuil,

Quand au seuil des maisons, nous sommes seuls au monde

Et regardons la vie à travers nos écueils ?

 

Abandonnons la main dans la main de cet autre

Au regard pétillant de ces braises de vie,

Qu’un oiseau, un matin, a chanté à l’apôtre

Et au fier adjudant assassinant l’esprit.

 

Caressons du regard ces perles de tendresse

Qui coulent de ses yeux quand il voit l’infini.

Il n’est jamais trop tard pour la joie et l’ivresse

D’un échange audacieux rescapé du mépris.

 

Il est un paradis où les pleurs sont musique,

C’est celui de nos cœurs qui battent à l’unisson.

Il est un lieu béni aux voûtes fantastiques,

Versons-y le bonheur créé en nos chansons,

 

Et que nos cœurs s’arrêtent, et que nos cœurs reprennent

Le refrain un instant fatigué de rouler,

Et que l’amour en fête fasse oublier les peines

Pour qu’au soleil levant, resplendisse l’été.

 

 

 MPV

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 



11/02/2012
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