L'aube fleurie

L'aube fleurie

Et si le véritable enjeu n'était pas l'Europe ?

     Et si le véritable enjeu n'était pas l'avenir de l'Europe, et donc le nôtre, mais la conscience collective et donc nos consciences individuelles ?

 

     En cette période particulièrement difficile, une grande partie des citoyens de notre pays semblent se désintéresser totalement de l'actualité politique, par lassitude, déception, voire désespoir. En réalité, leur espoir est immense, tellement immense qu'ils le croient impossible à réaliser. Ce qu'ils souhaitent, c'est un changement radical de société, lequel placera l'homme au centre des priorités, et non plus la technologie dont ce dernier est le créateur. Cette technologie, l'homme l'a souhaitée, il l'a voulue, pour plus de modernité, de commodité, pour plus de loisirs et moins de travail. Et aujourd'hui, cette technologie le dépasse, la rogne, fait disparaître à chaque instant un petit bout de lui-même, sa conscience étant en l'occurrence la partie la plus sensible, la plus malléable et la plus susceptible de se dissoudre. Il se sent tout simplement dépassé par les événements qu'il a lui-même suscités et auxquels d'ailleurs il ne pouvait échapper, puisque ceux-ci participent à cette dynamique naturelle qu'est le progrès. Un mouvement d'essor continuel, d'expansion de soi-même et du tout, laquelle rappelle celle de l'univers.

 

Seulement cette loi fondamentale, pour être efficace et conduire au bonheur universel et non pas à l'explosion de toutes choses par l'effet de sa propre implosion, doit elle-même fonder et obéir à un certain nombre de règles. La première est de placer l'être humain créateur au centre et à la tête de ses créations et non l'inverse. La deuxième est de veiller à ce que tous les êtres humains soient traités de la même manière, quels que soient leurs origines, leurs appartenances, leurs lieux de vie, leur pouvoir créateur et la manière dont ils l'exercent.  

 

     Lorsque souffre l'un des membres ou l'un des organes internes d'un corps humain, tout le corps souffre avec lui. Lorsqu'un homme se casse une jambe, le laisse-ton de côté avec sa jambe cassée en pensant qu'après tout, l'autre jambe pourra faire le travail à la place de celle-ci ou qu'un bras pourra la remplacer ? Quand un autre homme souffre d'une tumeur au cerveau, lui coupe-t-on la tête en croyant préserver ainsi tout le reste du corps ?

 

     Chaque membre, chaque organe d'un être vivant fait partie d'un tout. Ce tout, c'est le corps qui unit et maintient la cohésion de l'ensemble à travers une dynamique naturelle et incontournable dénommée Vie. Tout ce qui divise, diminue, supprime sur et à l'intérieur du corps, atteint, blesse et met en danger le corps tout entier.

 

     L'univers est un corps. La loi fondamentale d'union et d'interdépendance qui régit le corps humain est la même que celle qui régit l'univers. Chaque parcelle de vie de notre monde a sa place dans le corps universel. C'est pourquoi nous devons prendre soin de chacune d'elle, quelles que soient sa matière, sa forme, sa couleur, son origine, sa fonction. Mépriser l'un ou l'autre de ces éléments revient à mépriser l'ensemble. Pire, à le mettre en danger.

 

     C'est pourquoi, pour chaque choix que nous faisons, je crois essentiel de garder à l'esprit cette loi universelle qui actionne notre monde et qui se nourrit justement de ces choix. Ce qui advient en notre monde terrestre est le produit de nos choix collectifs. Mais ces choix collectifs proviennent eux-mêmes de nos choix individuels. Ils sont la somme de ces derniers. Ne croyons pas que notre voix n'est pas entendue ou qu'elle se noie dans l'océan de toutes les autres. Chaque voix est entendue et a du pouvoir. Chaque choix compte et participe de l'harmonie de l'ensemble, si la voix s'exprime en faveur de l'unité. L'inverse est malheureusement vrai aussi. Chaque choix qui vise à diviser et à exclure met en danger l'harmonie de l'ensembe.

 

     Tout ce qui divise, rejette, exile, élimine, agresse l'ensemble de l'humanité, met cette dernière en danger, qu'il s'agisse des éléments humains, animaux, végétaux, minéraux. C'est pourquoi nous devons garder à l'esprit l'importance de veiller à notre environnement, au respect de la nature et des animaux, et à celui des êtres humains, d'où qu'ils viennent, de quelque couleur que soit leur peau, leurs yeux, leurs cheveux, à quelque religion ou ethnie qu'ils appartiennent. Ceci est très important et même tout à fait capital.

 

     En dernière analyse, quand on hésite encore à faire ce choix que l'on nous annonce crucial, comme l'on brandirait une épée de Damoclès au-dessus de notre tête, nous devons d'abord et avant tout nous poser la question fondamentale : ce choix vise-t-il à préserver l'unité de l'ensemble ?   

 

     Ensuite, n'oublions pas non plus que nous ne choisissons pas un représentant ou une représentante, mais le mouvement et les idées qu'ils incarnent. N'oublions pas enfin que la fonction fait l'homme. Le représentant d'un peuple nourrit son idéologie de la dynamique de l'ensemble des citoyens. Seul, l'on n'est et ne peut rien. Ensemble, on peut tout.

 

    Faire un choix de vie collective, c'est d'abord faire un choix de vie individuelle, non pas dans le sens égoïste, replié sur soi-même, mais dans celui de commencer dans sa propre vie à changer les choses que l'on veut voir changer au niveau national ou mondial. Beaucoup de ceux qui accusent les autres de leurs propres manques ne seraient pas prêts à modifier le plus petit détail de leur quotidien pour l'harmonie même de leur propre famille.

 

     Tout l'enjeu de notre siècle se trouve, me semble-t-il, en cette prise de conscience que notre monde ne peut plus continuer à fonctionner selon les mêmes critères qu'auparavant, qu'un changement de paradigme est absolument nécessaire et que nos pensées, nos paroles, nos écrits, nos actes individuels sont à la base de ce changement.

La dynamique de vie, celle que nous espérons, que nous voulons, consciemment ou inconsciemment, celle qui mène au bonheur et à la plénitude, a tout simplement pour autre nom Amour. Elle se manifeste par l'ouverture d'esprit, la compassion, l'entraide, la confiance.

 

     N'ayons pas peur des résultats de nos choix si nous les avons faits avec un cœur ouvert et la volonté de créer de l'amour et du bonheur. Ce qui se manifeste par l'amour ne peut avoir d'ennemi ni être contrecarré, de quelque manière que ce soit. L'amour sera toujours plus fort que la haine. L'amour donne, partage, unit, fait confiance, apporte sa petite part, sans peur, sans haine et sans violence, sans a priori d'aucune sorte. C'est en cela que sa dynamique peut unifier l'ensemble et conduire notre monde à retrouver sa véritable nature qui est celle du bonheur universel.

 

Martine PV

 

 

 



28/04/2017
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