L'aube fleurie

L'aube fleurie

Les maîtres

     Le maître n'est pas celui qui se présente lui-même comme tel. Encore moins celui qui s'en félicite et s'autoproclame sauveur de l'humanité. Le maître est celui qui, humblement, dans un esprit d'amour, travaille à faire des maîtres de tous les autres.

 

      L'élève reste imprévisible. Balloté au gré des émotions et des sentiments, tiraillé entre son désir de perfection et l'orgueil du paraître, il change constamment de comportement en égarant régulièrement sa feuille de route.

 

    Le maître est éminemment prévisible. Quelles que soient les circonstances, il reste fidèle à lui-même, les deux mains tenant fermement le gouvernail de sa vie et conduisant ainsi, par la même occasion, tout l'équipage et les passagers du bateau à bon port.

 

    Rares auront été les grands maîtres spirituels au cours des siècles, mais leurs écrits sont pour toujours gravés en nos mémoires, car ils ont eu et ont encore aujourd'hui une influence bénéfique sur nous. Leur principale qualité, laquelle fut aussi ce socle commun qui soutint l'humanité, la soutient encore et la soutiendra pour toujours, c'est l'amour inconditionnel qu'ils témoignèrent à leurs semblables. Par ailleurs, ils avaient en commun cette humilité bienveillante qui mettait constamment le bien-être d'autrui au-dessus du leur.

 

     La figure emblématique de cette maîtrise que d'aucuns aimeraient bien posséder (en toute objectivité et sans arrière-pensée de prosélytisme) et dont ils s'éloignent au fur et à mesure qu'ils en font leur principal but, c'est, bien sûr, Jésus. Quel plus bel exemple de maîtrise que celui-là ? Aimer tellement les autres que l'on va jusqu'à sacrifier sa vie pour sauver la leur ?

Autant dire que nous sommes encore loin d'être des maîtres. Et ce n'est pas, d'ailleurs, ce que l'on attend de nous. Alors, tout simplement, cessons de nous prendre au sérieux et vivons ! Nous ne sommes que des élèves, mais au moins, essayons d'êtres de bons élèves.

 

     Arrêtons de regarder et de juger l'autre, ce que pense l'autre, ce que dit l'autre, ce qu'il écrit, ce qu'il fait, et concentrons-nous sur nous-mêmes, non plus dans la pensée presque obsessionnelle d'être meilleurs que les autres, plus intelligents que les autres, plus érudits, plus doués, plus sages, mais dans la simple et bienheureuse béatitude d'être nous-mêmes en compagnie de nos semblables et de pouvoir créer avec eux ce qui demain, fera notre harmonie.

 

Martine



27/01/2016
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