L'aube fleurie

L'aube fleurie

Espoir / Erreur fatale

Atelier de Ghislaine n° 214

1.Ecrire un texte comportant les 6 mots suivants :

Saison malgré autre combler pâlir colorer

ou

2. ces 6 mots :Riche pâleur folie intense blême rumeur

ou

3. un textes avec 5 mots commençant par D

ou

4. un texte avec des mots comportant les lettres « con »

ou

5. Ressenti sur image

 

J'ai relevé les défis n°1, 2 et 3 à travers un poème, et le n°4 à travers un texte en prose.


ESPOIR 

 

Malgré le temps, le doute, et malgré la distance,

Bien que changeant de route au gré des vents qui dansent,

Tout au long des saisons, riches de leurs saveurs,

Par delà l’horizon, en quête de bonheur,

 

D’autre lointain rivage en nouvelle aventure,

De brûlants paysages en rivières d’eau pure,

Rien n’aura su combler le vide de son cœur,

Ni n’aura coloré son écran sans couleur.

 

Folie fut d’écouter l’hypnotique rumeur

Des êtres abandonnés à l’intense pâleur,

Aux mensonges éhontés et faux discours trompeurs,

Qui font des beaux étés des hivers sans saveur !

 

Mais le destin, loyal, nous accorde une trêve,

D’un clin d’œil amical ou dans le nid d’un rêve,

Il nous montre un chemin bordé de fleurs sauvages,

Où flâner au matin, dans l'oubli d’être sage…

 

Sur son visage blême, un sourire d’enfant,

Grisé par un « je t’aime » entendu dans le vent.

Il sait qu’elle était là, sa destinée ultime

Qui fleurissait ses pas et comblait ses abîmes,

 

Toute vêtue d’amour, de douceur, de tendresse,

Auréolant ses jours de nuées de caresses

À son âme engourdie par la peur sans visage,

Mais palpitant de vie en sa coque sans âge.

 

Aujourd’hui il revient, plus fort de ses conquêtes,

Non de ces vains butins qui n’ont ni queue ni tête,

Mais des songes enchantés apaisant tout son être

Enfin ressuscité de l’orgueil du paraître.

 

Il n’a plus à rougir de ses erreurs passées

Rien ne fait plus pâlir son visage apaisé.

Il contemple le ciel, lui ouvre grand ses bras

Comme déploie ses ailes un majestueux ara.

 

À l’amour il se donne, en cadeau à la vie

Qui l’appelle et l’étonne, et du soleil épris,

Il la prend par la main. Et puis, de guerre lasse,

S’en remet au destin, qu'un doux espoir embrasse.

 


 

ERREUR FATALE 

 

Élise est consternée :

– ce n’est pas possible, c’est une conspiration ! 

 La totalité des convives inscrits sur sa liste, constituée un mois auparavant, est en retard. Elle avait fait inscrire le rendez-vous à 13h sur les cartons d’invitations, et il était déjà 13h15 ! Une constatation incontournable s’impose, et elle est non équivoque : ses invités sont tous en retard ! Toutes les tables harmonieusement installées dans le jardin pour un maximum de confort pour tous, sont désespérément vides, ainsi que les allées et la terrasse. C’est vraiment très contrariant ! se dit-elle.

  Doux euphémisme, car en réalité, c’est beaucoup plus que contrariant, c’est totalement déconcertant et même considérablement inquiétant ! Le buffet est dressé, et les serveurs convoqués pour l’occasion n’attendent que le signal de départ pour servir l’apéritif et les canapés. Tous les musiciens engagés pour le concert sont prêts. Normalement, ils doivent commencer à jouer dans quinze minutes ! D’ailleurs, eux-mêmes se regardent les uns les autres d’un air confus.

– Tu crois qu’ils vont venir ? se risque à demander le batteur au guitariste.

– Évidemment, répond ce dernier, avec l’air de celui qui cherche à se convaincre lui-même. Sinon, adieu, le petit week-end à Constantinople promis à ma femme. 

– Comment ça, adieu à ton petit week-end ? Quoi qu’il en soit, elle va nous payer, j’espère.

– Bah rien n’est moins sûr, mon pote. Je ne voudrais pas te contrarier, mais pas de concert, pas de cachet !

– Attends… t’es bien en train de me dire qu’elle n’a pas réglé d’avance ?

– Hé non ! Mais t’angoisse pas comme ça, c’est sûrement juste un petit retard. Ils vont pas tarder à se pointer. Trois cent personnes sur trois cent qui annulent c’est du jamais vu.

– Oui, bah j’ai pas l’impression que t’es dans le vrai, là, regarde la tête qu’elle fait, notre chère hôtesse.

– Je sais pas, moi… elle est peut-être constipée… ou bien elle a bu un peu trop de ce cocktail qu’elle n’arrête pas de goûter depuis une demi-heure.

  A l’instant où les deux hommes ont cette conversation, Élise est penchée sur un carton d’invitation ouvert entre ses mains. Au fur et à mesure de sa lecture, elle blanchit, puis rougit, bleuit, verdit… toutes les couleurs du nuancier y passent. Elle fronce les sourcils, se met à taper rageusement du pied sur l’herbe de la pelouse fraîchement arrosée, avec une telle force de contraction qu’elle en casse son talon, ce qui la fait enrager encore plus. Au comble de la contrariété, elle finit par laisser échapper deux grosses larmes consciencieusement retenues depuis le début de sa lecture pour ne pas attirer l’attention du personnel hôtelier et des musiciens. Quand enfin elle se décide à avancer en claudiquant vers ces derniers, le visage défait,  sa tête n’arrêtant pas de dodeliner de gauche à droite comme si elle cherchait à la dévisser, le batteur s’adresse à voix basse à son copain guitariste :

– Alors ? Qu’est-ce que t’en dis maintenant ? Tu penches toujours pour une histoire de constipation ?

Avant que ce dernier n’ait eu le temps de répondre, la voix d’Élise tombe comme un couperet :

– Désolée, Messieurs, je vais vous demander de rentrer chez vous, il y a eu une erreur sur le carton d’invitation… L’imprimeur a noté le 24 avril au lieu du 14…

 

 

 

 

 

 

 

 

 



11/04/2023
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