L'aube fleurie

AU CARREFOUR DU TEMPS

L’ange a dit : prends à droite et trace droit devant.

Vois-tu cette lumière éclairant les coins sombres ?

L’homme avait les mains moites et le pas hésitant,

Amoureux du mystère, ami de la pénombre.

Car, ironie du sort, couronné de succès,

Sous les feux de la rampe était sa destinée.

Exempt du moindre effort, et goûtant aux excès,

De soi sa propre lampe au cœur de la clarté,

Il errait, fatigué des honneurs, de la gloire,

Dans l’attente d’un mot, d’un geste salvateur

Pouvant le libérer du morne désespoir

D’être entouré de sots et cupides flatteurs.

Il avait l’impression d’être cerné de ronces,

De lianes étouffantes et de pierres coupantes,

Cherchant la solution en ces voies en quinconce,

Entre vie délirante et obscures tourmentes.

D’appels muets en vains cris était née sa colère.

Puisque c’était ainsi, que le blanc était noir,

Il choisirait la nuit à défaut de lumière !

Les chemins interdits aux plaisirs dérisoires !

Mais au cœur du vacarme, il recherchait toujours

Sans s’en apercevoir, sans la moindre intention

À déposer les armes, à découvrir l’amour,

Un indice d’espoir, un geste d’affection.

Au croisement soudain de ce mystérieux ange, 

L’homme était confronté à un choix douloureux.

Son orgueil, en refrain, lui chantait la louange

Des lieux enténébrés où se cacher des feux

Qui mettaient en lumière et diffusaient l’éclat

De son ire insensée, quand il eût dû vibrer

Dans la joie qui éclaire et ravive la foi

En la vie enchantée de moments apaisés.

Mais d’un autre côté, cette nouvelle aura

Ne ressemblant en rien à ce qu’il connaissait,

Qu’il pouvait deviner en l’être d’au-delà,

Et dont l’autre chemin en secret diffusait,

Titillait son esprit, secouait ses convictions.

C’était vraiment tentant. Il était attiré

Tel papillon de nuit par l’éclat d’un lampion,

Assisté d’un doux vent dans ses ailes dorées.

Qu'a fait l’homme indécis au carrefour du temps ?

Quel chemin préféré ? Pourquoi ce choix final ?

Seul l’ange, son ami et précieux confident,

En garde le secret. Mais chut… car c est son Graal.

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 Quand le doute s’installe en soi, quand le cœur en déroute crie à la banqueroute, quand on ne sait plus quelle route emprunter, quand la vie nous dégoûte, tant elle est compliquée, il faut coûte que coûte être à l’écoute de la petite voix de son âme. Elle sait le chemin, elle. Elle y va souvent, toute seule. Sur l’autoroute du soleil, elle file entre les gouttes de la pluie qui en rajoute. Sous la voûte des cieux inconstants, L’âme sait. Car elle transcende l’espace et le temps.

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