L'aube fleurie

En leurs beautés princières et leurs âmes scellées,

Prisonniers sans barreaux d’un amour infini,

Ils erraient d’ère en ère en leurs cœurs esseulés,

Réunis par leurs mots, séparés par la vie.

Ils se cherchaient des yeux en explorant les temps,

Guidés par leurs pensées ponctuées de mille signes,

Toujours très amoureux, sans connaître vraiment

La source des idées, des suggestions insignes

Qu'un doux vent enchanté déposait sur leur seuil,

Sans émettre aucun bruit, discret mais enjôleur

Tel l’automne embaumé disséminant ses feuilles

Sous le regard séduit des aèdes rêveurs.

Au tempo de leurs cœurs, ils suivaient ce chemin

Que connaissent les anges et les fées du soleil.

Ils avaient le bonheur dans le creux de leurs mains.

Pur talisman étrange à l’aspect irréel.

Un doux lien éternel, cruel autant que beau

Les maintenait liés par-delà les frontières,

Blanc seing sacramentel, prince de tous les sceaux,

Osmose destinée par la source première.

De rencontres en idylles, en chaque aube nouvelle,

En chaque être appelé à partager leur vie,

L’amour indélébile en leurs âmes éternelles

Palpitait d’un été aussi vite fini.

Ils se retrouveront un jour de claire aurore

Au temps tant attendu de leur vraie réunion,

Leurs âmes exulteront d’avoir vaincu la mort

Et tous ces jours perclus de sombres illusions.

Il est dit qu’il existe au-delà du réel

Des couples destinés qui traversent les temps.

Leur mission pacifiste en ce monde cruel

Fait d’eux des anges ailés, protecteurs bienveillants.

Si vous les rencontrez, un soir ou un matin,

Faites de votre accueil leur plus précieuse obole,

Car ils ont renoncé à leur propre destin

Pour sauver des écueils les humains sans boussole.

MPV