Ville lumière, ville misère...
Ville lumière, ville misère...
Fantôme de la ville étouffant la rumeur
Des ombres qui défilent et de l'amour qui meurt,
Couleur des matins gris, âcre odeur de rancœur,
Sous le ciel de Paris se ballade la peur.
Ici un homme seul sous un porche endormi,
Les murs comme un linceul étouffent ses envies,
Il ne goûte plus rien des sons ni des parfums,
Quand résonne en son sein l'écho de son destin.
Là-bas, sous la nuée des hommes en troupeaux,
Un quidam fatigué ne contient plus ses mots.
Dans le métro bondé où les gens sont à cran,
Au geste déplacé il répond en hurlant.
Il fut un temps béni où notre capitale
Avait le bel esprit des villes insouciantes
Où de la tour Eiffel à Saint Germain des prés,
On goûtait le soleil de rues belles et gaies.
Mais la crise est passée sur l'onde de la Seine,
Elle a suivi les quais et accosté sans peine,
Puisque l'austérité était déjà montée,
Charriant les regrets de savants dépités.
Je n'ai pas retrouvé sous le manteau fragile
Ta splendeur du passé, ton charme indélébile.
A toi j'ai préféré les senteurs de mes prés,
Des aurores chantées par des piafs égayés.
Paris ville lumière où riait l'aventure,
Pourquoi tant de misère accrochée à tes murs ?
Paris qui tout autour résonnait d'espérance,
Paris ville d'amour, princesse de la France…
M.
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