L'aube fleurie

   Il est une passion qui brûle jusqu’à l’âme sans jamais la blesser.

 Une passion toujours et jamais assouvie, dont la flamme, éternellement ravivée, ne peut jamais s’éteindre.

  Une passion qui court comme court la rivière vers l’océan, qui ne s’arrête pas, ne se fatigue pas, ne s’essouffle jamais. 

  Son flux est permanent, même au plus fort de la sécheresse, même quand son lit est tari et que souffrent ses berges desséchées.

  Il est là sans être là, un peu comme le bras de ce pauvre homme que l’on vient d’amputer. Il est bien là, oui, invisible, mais tout chaud de sa présence éthérée. C’est comme s’il était dans une autre dimension, mais pas inatteignable pour autant. Au contraire, on sent, on sait qu’il est là, prêt à reprendre son souffle, à se remettre en route, plus vivant qu’avant, plus fort qu’avant, plus fier et à jamais indomptable. C’est un flux infini et intarissable.

  C’est une passion qui vibre, qui palpite et qui tremble sur le lac des émotions.

  Elle rit, elle pleure sur la mer des sentiments,

  Elle est trouble et vaporeuse comme une brume océane sur les vagues des secrets,

  Elle est ciel d’azur qui s’interroge au trou noir du mystère,

  Elle est promesse de bonheur sous l’arc-en-ciel d’espoir,

  Elle rêve et se pâme sur l’onde de l’amour.

  Elle chante et danse et rit, elle souffre et pleure aussi, parfois, mais toujours, transcende sa douleur en exposant sa foi, en la soie de ses ailes angéliques.

 Cette passion extrême, d’une beauté suprême et inégalée, c’est la passion des mots.

MPV