L'aube fleurie

Trois petites colombes

Toutes de blanc vêtues,

Trois petites colombes

Des nues sont apparues.

En un ballet gracieux

Elles ont tournoyé,

Tournoyé dans les cieux

En tourbillons légers.

Je les ai observées,

Étonnée et ravie,

Au ciel ensoleillé

De ce radieux jeudi.

D’abord je n’ai compris

Leur va et vient étrange,

Mais j’étais éblouie

Par ces beaux petits anges.

Un vol en avant,

Un vol en arrière,

Et un petit devant,

Et un petit derrière.

Là, pas très loin de moi,

Et pas si près non plus,

Ces petits pas de trois

D’un trio ingénu

Apparu au moment

Où j’ouvrais ma fenêtre,

Le cœur lourd du tourment

Du chagrin de ces êtres

Arrachés à la vie

Dans une guerre immonde

Et souffrant sans répit

Sous le feu et les bombes.

Ces trois oiseaux gracieux

En leur robe angélique

Ont versé dans mes yeux

Cette lueur magique

Qui fait voir le soleil

Au plus profond des puits.

C’est alors que, merveille !

Enfin j’ai tout compris !

En ce mois du printemps,

D'Arès le préféré,

Les colombes, en volant,

Un cœur ont dessiné.

Trois petites colombes

D’amour m’ont éblouie,

Trois petites colombes,

Aux nues sont reparties.

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