L'aube fleurie

L'aube fleurie

Tel un coquillage...

 

   En silence, elle observe le va-et-vient de la vague océane qui ramène inlassablement sur le sable le joli fruit de ses généreuses eaux. Bercé par les remous, le coquillage virevolte. Sous un rai du soleil attendri, il scintille, élégant, en sa robe nacrée.

Vision émouvante de la vie qui danse…

 

   Le temps de le contempler ainsi, en son balancement bienheureux, puis il repartira sur la soie de l’écume bouillonnante de joie en lui et tout autour de lui. Ainsi voyagera-t-il entre la terre et l’eau, sous le regard bienveillant du fougueux Éole, le sourire tendre de Gaïa, et l’impétueuse complicité de Poséidon.

 

   Jusqu’à la nouvelle marée, où cette fois il pourra rester sur la plage endormie dans l’éblouissant éclat du soleil.

  À cette pensée, elle sourit. Elle se dit que peut-être, en revenant demain, elle le retrouvera là, à ses pieds sur le sable, scintillant des dernières gouttelettes d’écume. Elle se penchera alors pour le ramasser, et le gardera un instant dans la paume de sa main. Les yeux humides d’émotion et le sourire aux lèvres, elle tentera de déchiffrer son mystère. Mais elle échouera, et ce sera très bien ainsi. Car seule compte la beauté de l’instant. Le mystère n’est-il pas que le révélateur à nos yeux impatients de la pureté de ce qui se savoure au présent ?

 

Et elle se dit : ainsi en va-t-il peut-être des sentiments que l’on croyait éteints : ils ne font qu’aller et venir avec le flux et le reflux de la vie.

Jusqu’à l’ultime voyage de leur destin.

 

MPV

 

 



29/08/2023
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