Petit, prends ma main
Toi, petit,
De tes grands yeux
Tu regardais le monde
Avec l’innocence de ta jeunesse.
Pour toi
Le blanc était blanc,
Le noir était noir,
Et tu n’entendais rien
À ces subtilités du gris
Qu’on voulait t’obliger
À prendre pour du bleu
Par reflets dans tes yeux,
Si faciles à émerveiller.
Puis tu as su que les couleurs
Pouvaient se délaver,
Que l’amour n’était pas éternel,
Ni les sourires sur les visages heureux.
Et toi tu les aimais, ces sourires,
Ils t’aidaient à grandir.
Petit,
Ne t’en fais pas, va,
Tout ça passera…
Même si ton innocence
Vient de passer la main
À la conscience des amers lendemains.
Prends ma main,
Ensemble, des yeux nous suivrons
Le vol gracieux du papillon.
Il nous montrera les fleurs
Aux couleurs du bonheur.
Les parfums de la vie
Enchanteront ton cœur meurtri.
En mon sourire tu comprendras
Que la prison d’un chagrin
N’est pas le monde,
Qu’une larme
N’est pas l’océan,
Et qu’on peut pleurer le cœur content
À l’idée du nouveau jour qui se lève
En un temps qui s’achève.
Allez petit, viens,
Ne pleure plus,
Prends ma main.
MPV
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