L'aube fleurie

L'aube fleurie

Nettoyage de printemps

Atelier de Ghislaine n° 181

Il fallait insérer les 8 mots suivants dans le texte .

 

Armoire , livre, linge, changer,

soleil, plafond, nuage, bijou

............

ou les 8 suivants :

Maison office, table, jeu,

classer, cadence, balader, servir

............

ou

écrire un texte comportant au moins 5 mots commençant par P.

 

J'ai choisi de traiter les 3 en 1. Je me suis beaucoup amusée, merci Ghislaine ! Cela m'a permis d'oublier un peu mon petit visiteur du moment dénommé covid.  Je ne l'avais pas encore rencontré, eh bien voilà, les présentations sont faites.

Bonne lecture à tous, et prenez soin de vous ! 

 

 

 

NETTOYAGE DE PRINTEMPS

 

  Premier jour du printemps. J’avais programmé mon réveil de bonne heure. Il faisait grand soleil dans un ciel sans nuage, ce qui me mit de très bonne humeur. Les oiseaux semblaient être aussi contents que moi, leurs sifflements joyeux me parvenaient de l’extérieur. J’ouvris les fenêtres en grand pour les entendre encore mieux et pour faire entrer l’air chargé des senteurs fleuries. Je n’avais même pas encore déjeuné ni pris ma douche que j’éprouvais déjà une furieuse envie de me balader à travers champs, mais je me fis violence. Je devais m’atteler à mon grand nettoyage de printemps, comme prévu. Après avoir avalé un copieux petit déjeuner, je me mis donc à tout récurer à grande eau, du sol au plafond. Exit tout ce qui encombre inutilement et qui prend la poussière ! Ca fait du bien, de temps en temps de faire le vide, car le faire à l’extérieur, c’est aussi le faire dans sa tête. On se sent tellement mieux après ! Tellement plus léger !

 

  Je déposai ensuite sur la table tout ce que je venais d’ôter des armoires, notamment le linge dont je n’avais plus l’usage. Puis je mis consciencieusement les vêtements dans des boîtes en carton, après les avoir classés, dans le but de les offrir ensuite à une association caritative. Les pantalons et corsaires d’un côté, les pullovers, gilets et chemisiers de l’autre.  Ensuite, ce fut le tour des livres de la bibliothèque. Pour la petite histoire, j’ai toujours eu beaucoup de mal à me séparer de mes livres, car selon moi un livre est vivant. Il raconte tellement de choses ! Non seulement à travers le récit qu’il contient, mais aussi sur la personnalité de son auteur. Jusqu’au jour où j’ai enfin réalisé qu’un livre n’est pas fait pour pourrir sur une étagère jusqu’à sentir le moisi. Quand on a fini de le lire, un livre ne vit plus, finalement, sauf si on l’offre à un autre lecteur, qui lui-même l’offrira à son tour, et ainsi de suite. Et puis… quelle place gagnée tout à coup dans la bibliothèque ! De quoi remplir celle-ci de livres non encore lus et qui ne demandent qu’à l’être !

 

  J’avais placé la barre très haut en prévision de cette journée de nettoyage printanier. J’avais prévu de délester toutes les armoires, tous les placards et toutes les commodes de la maison de leurs surplus inutiles. Je m’étais dit que ce serait un jeu d’enfant, puisque j’avais tout planifié dans les moindres détails. Je n’avais plus qu’à suivre la cadence que je m’étais fixée et tout se passerait comme sur des roulettes. Mais ça, c’était ce qui devait se passer dans l’idéal. La réalité fut tout autre, car c’était compter sans Pilou, un bijou de chiot que je venais d’aller chercher à la SPA et dont je ne maîtrisais pas encore tout à fait la fougue tonitruante. Même pas du tout, disons-le carrément.

 

  Pilou trouva tout de suite mon grand déballage très amusant, et pour me le prouver, il jappait bruyamment de sa petite voix stridente. Sans doute voulut-il imiter mon geste de vider les armoires en vidant lui-même les cartons aussitôt que je les avais remplis. Comme j’étais dans une autre pièce à ce moment-là, je découvris son forfait quelques instants plus tard en revenant dans la chambre. J’aurais dû me douter, pourtant, qu’il se passait quelque chose d’anormal, car depuis quelques minutes je n’entendais plus ses aboiements. Les vêtements que j’avais triés avec soin jonchaient à présent le sol, à moitié déchiquetés et luisants de bave. Tout le monde connaît, je pense, cette particularité des chiots de se métamorphoser subitement en acharnés rongeurs. Sauf que d’habitude, ils le font pour se venger de l’absence de leur maître, et moi j’étais seulement dans la pièce à côté ! Oh non, vraiment… c’est pas juste !

 

  Je ne vous parle même pas des livres, qui semblaient être passés dans une broyeuse à papier. Très efficace, la broyeuse Pilou, je vous le garantis ! Si vous avez des documents confidentiels à faire disparaître, ne vous embêtez pas à acheter une broyeuse, je vous prête Pilou ! En tout cas, les livres que je venais de classer consciencieusement par genre et par date ne seraient jamais lus par quiconque. Ils étaient bel et bien morts, et pas de leur belle mort. J’étais catastrophée. Et amusée en même temps. Pilou aboyait joyeusement en me fixant de ses petits yeux brillants, comme s’il était fier de son exploit et qu’il attendait des compliments. Que dire ? Que faire ? Le mal était fait, de toute façon. Ceci ne changea pas pour autant ma détermination à poursuivre mon grand rangement par le vide. Je réussis tout de même à sauver 4 pulls et deux pantalons Les autres vêtements feraient office de chiffons, et les cadavres de livres serviraient à allumer le feu dans la cheminée, car les soirées étaient encore un peu fraîches, et il m’arrivait souvent de faire une flambée.

 

  Tout cela pour vous dire que dans la vie les événements ne se passent pas toujours comme on les avait prévus et savamment organisés. Et finalement, ce n’est pas si grave.

 

MPV

 



06/04/2022
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