Moissons d'antan
Aujourd'hui, en me promenant sur l'un de mes chemins de campagne préférés, j'ai senti cette bonne odeur de foin de fin de saison. Ce doux parfum a fait remonter de merveilleux souvenirs... et l'envie de ressortir pour vous ce poème, écrit il y a quelque temps déjà, pour rendre hommage à mes grands-parents :
Grand-père allait aux champs pour moissonner le blé.
Du haut de mes dix ans, j’aimais l’accompagner.
Juchée sur les ballots de paille parfumée,
Je voyais tout de haut, c’était la liberté !
Ça sentait bon le chaud, ça sentait bon l’été,
L’odeur des abricots et des baies dans les haies.
Ça sentait bon le vrai, ça sentait bon la joie,
Dans leurs visages gais, dans leurs visages las.
Les corps sentaient la sueur, le vin et la poussière
À la fin du labeur, à la tournée dernière,
Au cours du bon souper concocté par Grand-mère,
Avec ses doigts de fée et son cœur de fermière.
Dans le soleil couchant, les rires allaient bon train,
Les blagues bon-enfant, les petits mots coquins,
Dont je cherchais le sens en fronçant les sourcils.
La joie, comme une danse, éveillait nos babils.
Quand l’ombre de la nuit tombait sur la vallée,
Qu’on entendait le cri des crapauds, des criquets,
Que le parfum des roses appelait la douceur,
Que l’air de toutes choses était plein de tiédeur,
Mes petits yeux d’enfant se fermaient doucement.
Bercée par le doux chant des rires chatoyants,
J’emportais vers le ciel mes rêves de bonheur
En rêvant du soleil de ces dernières heures.
M
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