L'aube fleurie

L'aube fleurie

Les secrets du bonheur

 

LES SECRETS DU BONHEUR

 

 

   Vouloir définir le bonheur n’est pas chose facile, car par définition le bonheur est insaisissable. C’est un sentiment, ou plus exactement une somme de sentiments, qui fait dire à celui qui le ressent : « je suis heureux ». C’est un état d’être qui diffère d’un individu à l’autre et qui s’exprime diversement selon des critères propres à chacun, familiaux, religieux, sociaux, en fonction des traditions auxquelles on est attaché, selon ses croyances, ses principes, selon les limites, les tabous qui nous retiennent, tant l’être humain est le plus souvent conditionné dans un cadre de vie déterminé. Cet état d’être diffère aussi selon le temps et les événements, ce qui nous fait dire que le bonheur n’est pas quelque chose de stable et de durable, mais une sorte d’entité floue qui nous englobe et qui fluctue constamment. Le bonheur nous semble donc insaisissable. Il peut aussi nous paraître indescriptible en ces moments de grâce où nous le ressentons avec énormément de force, tant ce qui nous soulève alors est puissant et différent de tout ce que nous avons pu connaître jusqu’alors.

 

   Pourtant, il semble que nous puissions tout de même nous appuyer sur quelques fondements universels sans risque de nous tromper, pour apporter, sinon une définition, au moins une évaluation de ce qu’est le bonheur. Arrivée à cette période de ma vie où je peux faire le bilan de toutes les étapes, toutes les épreuves que j’ai eu à traverser, celles-ci m’amènent aujourd’hui à dresser cette liste des « secrets du bonheur » :

La première et la plus importante de toutes me semble être :

 

SE DONNER LE DROIT D’ÊTRE HEUREUX.

 

   Eh oui, parce que la plupart du temps, tout simplement nous ne nous donnons pas le droit d’être heureux. Dans ces conditions il n’est pas étonnant que nous ne ressentions pas le bonheur. Pourquoi ne nous donnons-nous pas ce droit ? Et surtout qu’est-ce qui se cache dans ce concept un peu abstrait de « se donner le droit d’être heureux ? » Ou plutôt, que faut-il faire pour cela ? Car ce bonheur que nous mettons plus ou moins sur un piédestal, consciemment ou inconsciemment, ne doit pas, en effet, demeurer une idée abstraite. Lorsqu’à un moment donné de notre existence nous éprouvons le besoin de définir ce concept, c’est que quelque part nous avons la sensation que nous ne l’exprimons pas pleinement dans la matière. Aussi, je crois qu’il est important pour nous, à ce moment-là, puisque l’occasion nous en est offerte, de décider clairement, en conscience, puis d’affirmer haut et fort : à partir d’aujourd’hui, je vais être heureux. Je décide d’être heureux.

 

 Le bonheur se décide et les mots prononcés pour ce faire ont un pouvoir probant.

 

   Alors quand on a réellement, délibérément décidé d’être heureux, quelle est la première étape du chemin ?

C’est, et je le pense profondément :

 

OSER ÊTRE SOI

 

   En cette considération générale tellement à la mode aujourd’hui et que l’on entend et lit si souvent, au point que l’on n’y prête plus beaucoup d’attention, se cachent pourtant quelques points importants pour nous-mêmes dans notre recherche du bonheur.

 

1/ oser être soi, c’est faire la paix avec soi-même.

   Pour oser être soi, il faut obligatoirement en passer par là, car comment oser être soi si l’on n’est pas d’abord en paix avec soi ? Et comment être en paix avec soi ? Quelles sont ces pensées parasites insistantes, perturbantes, voire obsédantes qui nous empêchent d’être en paix avec nous-mêmes ? Car ce sont bien les pensées qui nous empêchent d’être nous-mêmes, et uniquement les pensées. D’où viennent-elles ? Où vont-elles ? Que veulent-elles ? S’il faut leur prêter une intention, c’est peut-être de vouloir que nous les examinions de près quand elles nous arrivent, une bonne fois pour toutes, et qu’ensuite nous décidions que faire avec elle, avant de les laisser partir définitivement. Pour cela, nous devons faire preuve de courage et de détermination. Nous devons avoir un regard objectif et sans complaisance sur nous-mêmes, pour pouvoir enfin nous libérer de ce qui nous retient prisonniers et qui donc nous empêche d’être heureux.

  La plupart du temps, les pensées qui nous maintiennent en esclavage sont des pensées de peur, de doute, de culpabilisation, de rejet, de dépréciation de soi… soit que nous ayons nous-mêmes, au fil du temps, planté ces graines toxiques en nous, soit que quelqu’un d’autre nous ait poussés à le faire. Alors il arrive un moment où nous devons décider de les regarder vraiment, ces pensées, de les conscientiser, puis de les transmuter avant de les laisser partir.

 

2/ oser être soi c’est s’affirmer dans son individualité et sa différence. C’est oser dire qui l’on est et qui l’on choisit d’être. C’est parfois accepter d’avoir été quelqu’un d’autre à un moment donné et de vouloir changer aujourd’hui. C’est se pardonner à soi-même les erreurs du passé en réalisant qu’elles étaient nécessaires à notre évolution et qu’elles ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. C’est aussi pardonner aux autres leurs torts envers nous, car hors du pardon point de liberté et donc de bien-être. On reste pour toujours prisonnier de ceux à qui l’on n’a pas pardonné. Oser être soi c’est également s’absoudre soi-même en croyant pardonner à ceux que nous avons toujours crû responsables de nos malheurs ou de notre manque de bonheur. Car personne n’est responsable de notre malheur. Personne n’a de pouvoir sur nous, hormis celui que nous lui donnons. Croire que quelqu’un peut nous empêcher d’être heureux, c’est se définir en tant que victime, et nous ne sommes pas des victimes, nous sommes des êtres libres. Il faut être et rester libre.

   Qui est libre ? Libre est celui qui peut dire qui il est, sans crainte d’être incompris, jugé, rejeté, mal aimé.

   Être libre c’est être heureux, et être heureux c’est être libre.

 

3/ oser être soi, c’est également se réjouir de tout ce que l’on a réussi et qui, également, nous a permis d’être qui l’on est aujourd’hui. C’est s’affirmer à travers ses réussites. Combien de fois avons-nous douté de la pertinence, de l’utilité, de la beauté de nos réalisations ? Combien de fois nous sommes-nous dénigrés en méprisant ce que nous avons réussi à créer ? Combien de fois nous sommes-nous jugés incompétents, inutiles, médiocres ? Sachons voir la perle au fond de nous, car nous en possédons tous une. Elle a pour autre nom, compétence, art, don… Nous avons laissé ternir cette perle simplement en ne reconnaissant pas son existence. À présent il est temps de lui rendre la vie en la sortant de sa coquille protectrice.

Oser être soi c’est d’abord poser ces fondements-là. Alors, ensuite, on peut passer à l’étape 2 : 

 

CROIRE EN SES RÊVES ET SE DONNER LES MOYENS DE LES RÉALISER

 

   Nous avons tous un ou plusieurs rêves en nous, mais à combien d’entre eux avons-nous donné le droit de vivre ? Pour toutes les raisons mentionnées plus haut, nous avons laissé dormir ce ou ces rêves en nous, tout en nous noyant nous-mêmes au milieu des vagues mugissantes de choses totalement inutiles et vaines. Bien sûr, nous sommes obligés de vaquer à nos occupations de la vie courante. Il faut bien travailler pour vivre. Mais rares sont les personnes qui le font l’esprit léger et le sourire aux lèvres. Il faut bien reconnaître que peu de gens s’épanouissent pleinement dans leur travail, et ceux qui le peuvent sont vraiment chanceux. Parce qu’eux ont décidé d’être là où ils sont et parce qu’ils font ce qu’ils ont choisi de faire. Tout simplement. Alors bien sûr, il n’est pas toujours possible de faire ce que l’on a rêvé un jour, quand on ne s’en est pas donné les moyens au moment voulu ou quand on a échoué. On se retrouve alors à effectuer des tâches que l’on n’aime pas, voire que l’on déteste. Aussi la vie professionnelle devient-elle ennuyeuse et triste, si ce n’est un véritable fardeau. Cela crée un mal-être qui rejaillit immanquablement sur tout l’entourage et s’en trouve ainsi amplifié. Nous pouvons penser que c’est là une fatalité, que nous n’y pouvons rien, et que nous devons l’accepter passivement comme telle, en tant que dommage causé par notre propre incompétence, notre faiblesse, notre peur, notre sentiment d’infériorité, notre désertion d’hier. Nous nous jugeons en raisonnant ainsi. Alors que si nous acceptons ces « manquements » du passé et envisageons notre situation actuelle d’une manière plus positive en décidant de trouver de l’intérêt et de la joie dans ce que nous faisons, notre perception des choses change radicalement. Pourquoi ne pas exprimer notre être authentique d’une autre manière, à travers une passion, un passe-temps, un hobby, un art ? Ainsi nous apportons un nouvel équilibre dans notre vie, entre ce que nous sommes obligés de faire pour nourrir notre corps et ceux de nos familles, et ce que nous choisissons de faire pour nourrir notre âme et nous rendre ainsi à nous-mêmes notre liberté. Et miraculeusement, le fardeau de notre travail en devient plus léger.

Mettre toute son énergie et son amour dans l’activité qui nous nourrit, mais sans faire de cette nourriture et des fruits de cette nourriture un but en soi, et sans entretenir l’idée que cette activité est un fardeau que nous portons avec fatigue et morosité.

Le bonheur est un perpétuel compromis entre l’énergie du « devoir » et celle du « plaisir ».

 

SE LIBÉRER DES HABITUDES ET DES LIENS TOXIQUES

 

   Comment savoir si telle activité ou tel lien relationnel est toxique pour nous ? La méthode est très simple : il suffit d’observer dans quel état d’être nous nous trouvons en telle ou telle circonstance, en présence de telle ou telle personne. Pour cela il faut savoir et prendre le temps de s’écouter. Écouter son cœur, son esprit et son corps. Savoir bien doser les moments où il faut écouter son esprit, et donc sa raison, ou son cœur et donc son émotion. Notre bonheur dépend d’un bon équilibre entre les deux. Seulement parfois c’est justement ce qui nous semble le plus difficile à faire, ce choix entre les deux. Écouter vraiment son corps peut être d’une grande aide dans ces cas-là. Car notre corps nous envoie constamment des signes et ceux-ci ne trompent pas. Quand nous ne voyons pas ces signes, ou que nous feignons de ne pas les voir et n’en tenons pas compte, ceux-ci se manifestent parfois à travers une maladie (le mal a dit) pour nous obliger à les regarder.

 

   Tout au fond de nous, nous savons que telle habitude ou telle personne ne nous convient pas ou plus, mais nous n’avons pas toujours le courage de le reconnaître et nous continuons à nous enliser dans la vase de nos désirs inassouvis de liberté tout en niant notre être vrai.

 

   Osons. Osons couper les liens toxiques, pour mieux renaître des cendres de nos désirs avortés.

 

RESTER FIDELE A SOI-MÊME

 

  Personne n’a le droit de nous obliger à penser ou à agir de telle ou telle façon.

   Personne.

  Personne ne peut se donner le pouvoir de nous imposer une certaine manière de vivre, et surtout nous n’avons pas à y obéir, quelles que soient les raisons que l’on nous donne de le faire. Bien sûr, il est des lois et des devoirs à respecter par tous, pour une vie en société sereine, garante des libertés de chacun. Pour que soit respectée notre liberté individuelle, nous devons nous conformer aux règles collectives. Mais quand nous avons fait cela, il nous reste ce lieu privilégié des aspirations de nos cœurs qui doit être pour nous un espace sacré à défendre quoi qu’il arrive.  Chacun de nous a une conception individuelle du bonheur et de la liberté, lesquels, selon moi, sont inséparables. Pour notre propre bien-être, il est important de laisser s’exprimer en nous et autour de nous notre vision des choses et de l’affirmer, tout en respectant les croyances des autres, qui sont parfois radicalement différentes des nôtres. Cela s’appelle la tolérance, qui elle aussi va de pair avec la liberté.

 

RESTER FIDELE A SES RÊVES

 

   Nos rêves sont ce qui nous représente. C’est la part la plus authentique de nous-mêmes. Ne les abandonnons jamais. Quoi qu’il arrive, entretenons-les, laissons-les vivre, d’abord dans notre esprit et notre cœur. Jusqu’au jour où nous pourrons enfin les concrétiser.

   Ne laissons personne nous dire ce que nous devons rêver ou à quoi renoncer. Personne mieux que nous-mêmes ne sait ce qui est bon pour nous. Ne nous laissons pas détourner de notre être vrai, et encore une fois quelles que soient les raisons invoquées pour cela. Nos rêves nous appartiennent.

 

 RESTER FERME DANS SES CONVICTIONS ET DÉCISIONS :

 

   De la même manière que nos rêves nous appartiennent, nos convictions et nos décisions aussi. Nous sommes tous UN mais également uniques. Nous sommes nés avec un cerveau particulier capable de penser d’une manière individuelle qui nous est personnelle. Nous sommes nés avec cette liberté. Ne laissons jamais personne nous empêcher de penser de telle manière, ou nous obliger à telle autre. Quoi qu’il arrive et même s’il doit parfois nous en coûter l’affection ou la reconnaissance de personnes proches.

La liberté de pensée est un cadeau divin que nous devons protéger et célébrer chaque jour de notre vie.

 

CRÉER

   La nature nous a également dotés d’un instinct et d’un pouvoir créatif. Tous. Créer c’est vivre. Vivre c’est créer. La création est notre moyen d’expression le plus vivant. Le plus vibrant aussi. Chaque fois que nous créons quelque chose, peu importe de quoi il s’agit, nous nous exprimons à travers cette création, nous affirmons qui nous sommes en donnant forme à la matière. Alors soyons tout entier dans la création, de la réalisation d’une poterie, d’un meuble, d’une œuvre d’art, en passant par la construction d’un mur, d’un pont, la confection d’un gâteau, ou tout autre action qui nécessite nos mains autant que nos cerveaux, mais aussi nos cœurs.

 Créons d’abord avec le cœur et la joie au cœur. La création c’est la vie.

 

VIVRE L’INSTANT PRÉSENT

 

   Voilà bien un concept clamé partout aujourd’hui et en toutes occasions, et c’est merveilleux. Car c’est vraiment dans l’instant présent que se manifeste la Vie. Création et instant présent sont eux aussi indissociables. Vivre l’instant présent c’est être pleinement dans l’acte créatif. C’est lui donner sa valeur, sa force, sa magie. Avez-vous remarqué comme on arrive à changer le cours du temps quand on est tout entier concentré sur ce que l’on est en train de créer ? Nous disons alors que le temps s’arrête.

   C’est là le côté magique du « vivre l’instant ». La magie de la vie c’est réaliser que l’on a du pouvoir sur les événements à travers la pleine conscience et l’acte créatif qui la révèle.

 

ÉCOUTER ET S’ABREUVER DES BIENFAITS DE VOIX AMIES

 

   Au cours de notre vie, nous croisons des personnes qui nous donnent ou nous redonnent confiance en nous, qui nous démontrent qu’elles croient en nous et qui nous soutiennent. Cela est très important et très bénéfique pour notre évolution personnelle. Ce n’est pas nous qui avons appelé ces personnes, ou peut-être l’avons-nous fait parfois de manière inconsciente. Nous, nous attendons souvent de l’aide de la part d’êtres déjà proches de nous, avec lesquels nous avons déjà des liens affectifs plus ou moins forts. Mais l’univers répond parfois d’une autre manière à nos demandes muettes ou à nos souhaits inconscients en nous envoyant les bonnes personnes au bon moment. Sachons accueillir les signes et les êtres qui nous sont envoyés. Suivons notre intuition lorsque celle-ci nous conseille d’écouter tel ou tel d’entre eux. Écoutons notre petite voix intérieure qui nous met en relation avec ceux qui veulent et peuvent nous aider. Alors bien sûr, on peut avoir des doutes sur les intentions de ceux ou celles qui entrent dans notre vie, nous ne vivons pas dans un monde de bisounours, hélas. Aussi, quand le doute nous assaille, n’oublions pas une chose très importante : une personne qui nous aime et qui nous veut du bien ne nous conseillera jamais quelque chose de contraire à nos convictions, à nos valeurs, à nos croyances, à nos rêves. Elle pourra éventuellement nous conseiller sur notre manière d’agir, nous aider à vaincre nos peurs, nous encourager à aller encore plus de l’avant dans la réalisation de nos rêves, mais jamais elle ne nous incitera à renoncer à notre être authentique ni ne nous poussera à l’entacher de quelque manière que ce soit.

 

   Mais ce qui est certain, c’est que trouver sur son chemin un ou une amie qui vous soutient dans notre évolution personnelle et qui vous aide à aller de l’avant est quelque chose de merveilleux, je dirais même plus, de divin.

Quand l’autre est bien intentionné et agit par et avec un amour sincère envers vous, il est ce miroir magique qui vous révèle à vous-même.

 

AIMER, DONNER, PARTAGER

 

   De prime abord, lorsque l’on prononce ou que l’on écrit le verbe AIMER, déjà on a pratiquement tout dit. Le mot en lui-même contient tout. Si l’on prononce avec conviction « j’aime », sans aucun autre mot derrière, cela sous-entend qu’on aime tout. On aime ce que l’on voit, ce que l’on entend, ce que l’on sent, ce que l’on touche, ce que l’on goûte. On aime la nature autour de soi, les autres à côté de soi, on s’aime soi-même. On aime l’univers tout entier, ce qu’il était, ce qu’il est, ce qu’il sera. On accueille le Tout comme quelque-chose de parfait qui ne peut que nous rendre heureux. Dans l’absolu, si l’on était capable de prononcer tous les matins ces deux seuls mots « j’aime » avec conviction, sans arrière-pensée et le sourire aux lèvres, il est probable que l’on ferait un grand pas vers le bonheur, car le faire serait affirmer implicitement notre accueil inconditionnel, notre gratitude envers ce cadeau qu’est notre vie, notre lâcher-prise sur tout ce qui n’est pas contenu dans le verbe « aimer ». C’est alors que ce bonheur tant recherché hier viendrait tout naturellement à nous aujourd’hui pour y rester définitivement.

 

   Mais, évidemment, les choses ne se passent pas de cette manière, loin de là. Chaque jour nous devons gérer telle ou telle situation, veiller à assurer notre survie et celle de nos proches, jongler avec les factures, penser à l’avenir, prévoir, arranger, améliorer… autant de nécessités de la vie quotidienne qui perturbent nos pensées et nous éloignent de la simple affirmation « j’aime ». Comment pourrions-nous dire « j’aime » quand nous venons d’apprendre que notre conjoint ou soi-même vient d’être licencié, avec toutes les répercussions que cela implique ? Comment dire « j’aime » quand on vient de perdre un être cher ? Comment dire « j’aime » quand on apprend que l’on est atteint d’une maladie grave ?

 

   Pourtant, et contre toute logique - de notre logique humaine terrestre -, c’est peut-être ce que nous devrions faire plus que jamais. Car en ce « j’aime » est caché une puissance inimaginable. Les mots ont un sens et un grand pouvoir.

« J’aime » parce que je suis en vie. « J’aime » parce que je peux encore penser que je suis en vie. « J’aime » parce que je suis libre. « J’aime » parce que je peux aimer.

   Affirmer « j’aime » à l’univers est la plus belle profession de foi qui existe.     Envers Dieu, l’Univers, l’Intelligence Infinie, ou tout autre nom que nous donnions à cette puissante énergie créatrice qui existe en nous et autour de nous.

   L’affirmer est une très bonne chose, mais ce n’est pas suffisant. Il faut aussi l’ancrer dans la matière en le vivant, puisqu’ici, sur cette terre, nous vivons dans la matière. Le vivre c’est le rendre vivant. Ne pas manifester l’amour dans la matière, lequel s’y exprime de lui-même à travers toutes les formes de vie, végétales, animales, minérales, le laisserait vide de sens. Comment exprimer l’amour dans la matière ? En créant. En donnant. En partageant. À travers la création on se donne à soi-même. En donnant, partageant ce que l’on a créé, on donne aux autres. Mais donner ne signifie pas uniquement donner de l’argent ou des choses matérielles, ce peut être et ce doit être surtout donner du temps, de l’attention, de l’écoute aux autres, de l’affection, à travers les mots, les gestes, les regards, les sourires… Les êtres malheureux qui n’ont pas reçu cette attention au cours de leur vie, qui ont souffert de sentiments de rejet, d’abandon, de solitude, qui ont même souffert dans leur chair de mauvais traitements, diront parfois : « comment pourrais-je donner ce que je n’ai pas reçu ? »

 

  Et pourtant… l’amour est plus qu’un mot, l’amour est un miracle. Le simple fait de se poser cette question : « comment pourrais-je donner de l’amour alors que je n’en ai pas reçu ? » prouve sans équivoque que l’amour existe bel et bien. On ne pourrait pas se poser de question à propos de quelque chose qui n’existe pas. Et s’il existe alors qu’on n’en a pas reçu, c’est parce qu’il a une existence propre et indépendante de toute forme de vie. Il est en nous, même, et peut-être surtout quand on ne l’a pas reçu, car l’Univers, dans sa perfection compense largement en nous ce que l’imperfection humaine a négligé de faire.

Puis, ce miracle de l’amour est manifesté lors du premier don. Car en donnant on réalise que l’on possédait et que l’on possède encore ce que l’on a donné. Alors maintenant on sait, et on donne encore, et toujours plus, et plus l’on donne plus l’amour grandit.

   C’est le miracle de l’amour.

   Et la boucle est bouclée, car lorsque l’on aime on devient libre, et quand on  est libre on est heureux.

 

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06/10/2020
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