L'aube fleurie

Toujours les souvenirs s’enchaînent

Les années tracent leur chemin,

Entre le bonheur et la peine

Se déroulent nos parchemins.

Ah sentiment de nostalgie

Se rapprochant sans crier gare

Pour une insaisissable vie

Qui nous abuse et nous égare !

Mais qui nous fait de beaux sourires

Lorsque l’on gomme ses chagrins,

Jusqu’au dernier de nos soupirs

Qui ne connaîtra pas demain.

Ah ces instants qui nous obsèdent

Comme une guêpe tourbillonnante,

Dont le dard cherche le remède

À cette folie lancinante !

Dans la touffeur d’un été sec

Où la rivière n’est plus que pierres,

Où les hérons ouvrent leurs becs

Pour des poissons gisant à terre.

Alors pourquoi cette impression

Que tout cela ce n’est qu’un rêve,

Une chimère, une illusion

En la déraison qui s’achève ?

Pourquoi donc nos cœurs se soulèvent

À la vue d’un soleil naissant,

Moelleuse et lumineuse trêve

Au noir d’un tunnel s’allongeant ?

Pourquoi ce songe d’au-delà

Fait des couleurs de l’arc-en-ciel,

Perçant le brouillard sombre et froid

De nos pensées qui s’entremêlent ?

C’est que nos âmes préservées

Du souvenir de nos souffrances

Perçoivent depuis des années

Les fruits réels de l’espérance.

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