Le trésor
Atelier de Ghislaine n°243
Sujet 1.
Preuve, carton, surprise, trouver, démentir, coffre.
Sujet 2.
Escalade, colère, éprouver, joie, action, autour.
Sujet 3.
Texte avec des mots commençant par "" L ""
Au milieu des cartons du grenier poussiéreux,
Un coffre mystérieux ciselé d’or précieux.
L’intrépide Manon qui n’en croyait ses yeux,
Releva ses jupons pour explorer les lieux.
De surprise en surprise elle allait le cœur gai,
Scrutant chaque recoin en chantant des refrains,
Dans la sombre remise aux murs sombres et épais
Qui sentait le sainfoin, la lavande et le pain.
Manon trouva de tout en cet endroit obscur :
Des portraits effacés piquetés de moisi,
Des habits plein de trous et d’horribles chaussures,
Des chapeaux délavés, des bottes et des képis,
De la vaisselle ancienne en faïence de Chine,
Un fauteuil à bascule, un affreux lampadaire ,
De vieux manteaux de laine et de larges bassines,
Une antique pendule à la paroi de verre,
Des poupées de chiffon, des livres poussiéreux,
Un tableau d’écolier et des craies colorées,
Des tuyaux en laiton et des outils crasseux,
Des jeux de société, toutes sortes de jouets.
Un vrai capharnaüm d’objets hétéroclites
Dont elle escalada vivement tous les tas.
Simili continuum composé d’insolite,
Qui sans savoir pourquoi, céans la mit en joie.
Mais ce qui plus que tout attira son regard,
Ce fut ce coffre ancien aux armoiries sacrées
Laqué d’ors et de roux, ciselé avec art,
Qui appelait ses mains pour ouvrir son loquet.
Sans plus tergiverser, elle approcha de lui,
Pour fouiller l’intérieur de cet écrin royal.
« Que peut-il receler ? » Un trésor de grand prix ?
Les lingots du bonheur ? L’abondance ou le Graal ?
Une action peut parfois anéantir l’espoir.
Hélas dans le coffret nul bijou ne brillait.
Un trésor toutefois : un étrange grimoire
Au langage codé. Pour Manon, nul secret,
Puisqu’elle avait le don de déchiffrer les signes
Et en l’instant présent, ceux-ci s’avéraient clairs.
Ce que trouva Manon, ce fut la preuve insigne
Que ses calculs savants s’auguraient salutaires.
Car depuis sa naissance, elle avait un talent.
C’était d’ailleurs un don, acceptons de le dire.
Qui connut son enfance et ses âges suivants
N’aurait pu, sans façon, jamais le démentir.
Manon pouvait aussi décoder les esprits,
Lisait à travers eux les intentions perfides,
Tous les projets maudits fomentés à minuit,
Les maléfiques vœux et tous les sorts putrides.
Ses colères terribles au moment de ces faits
Faisaient fuir les corbeaux et trembler les vautours.
Son regard sur ses cibles amplement suffisait
Pour conjurer les maux et leurs tourments autour.
Preuve s’il en fallait de son pouvoir immense
Que pourtant, humblement, elle gardait pour elle
Car ce qu’elle éprouvait face à tant de souffrance
La faisait, bien souvent, pleurer d’avoir des ailes.
Manon était un ange, et nul ne le savait.
C’était un don du ciel ô combien salutaire !
Et en ce soir étrange, au nid de ce coffret,
Elle en goûta le miel pour les heures dernières.
Prenant le parchemin de ses doigts lumineux
Manon le parcourut jusqu’au dernier symbole.
Le secret du destin s’exposa à ses yeux
Manon lut et relut cette divine obole.
Et puis Manon sourit, du regard et des lèvres
Car les mots étaient doux, si purs et apaisants !
Ils exprimaient la vie en l’aube qui se lève
Ils répandaient sur tout le miracle du vent.
MPV
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