L'aube fleurie

L'aube fleurie

La non-violence et la lâcheté s'excluent

 

 

Une mère digne de ce nom laisserait-elle son enfant être emporté sous ses yeux par un inconnu agressif et malveillant, sous prétexte de non-violence ? Car chercher à l’en empêcher l’obligerait à asséner quelques coup. Il ne s’agirait là, nullement de haine ni de vengeance de sa part, mais seulement d’amour et de protection immédiate envers son enfant, dût-elle y laisser sa vie pour sauver la sienne. Et rien ni personne, aucune doctrine ou philosophie, n’empêcherait cette mère de porter secours à la chair de sa chair.

 

En chaque conflit dans lequel nous sommes engagés ou risquons d’être engagés, suite à des actes cruels commis contre des innocents, posons-nous cette question cruciale : « Qu’aurions-nous fait s’il s’était agi de nos enfants et que nous ayons eu la possibilité de les sauver ? » Car nous sommes tous frères sur cette terre. Nous sommes tous les membres d’une même famille, la famille des hommes. Nous nous devons tous protection et assistance les uns aux autres.

 

Comme le disait Gandhi, l’apôtre de la non-violence : « La non-violence suppose avant tout qu’on est capable de se battre. Mais en même temps, il faut consciemment et délibérément réprimer tout désir de vengeance. »

Il écrivait aussi : « La non-violence et la lâcheté s’excluent. » Dans son livre, « Tous les hommes sont frères », il cita une anecdote qui l’avait profondément marqué. En voici le texte :

« Les gens d’un village qui se trouve près de Bettia m’on dit avoir pris la fuite, tandis que la police pillait leurs maisons et molestait leurs femmes. Quand ils ajoutèrent qu’ils avaient agi ainsi parce que je leur avais conseillé d’être non-violents, je ressentis une telle honte que je baissais la tête. Je dus leur démontrer que tel n’était pas le sens de ma non-violence. J’aurais voulu les voir s’interposer comme bouclier entre les plus forts qui se montraient menaçants et les plus faibles qu’ils avaient pour devoir de protéger. Sans le moindre esprit de vengeance, ils auraient dû prendre sur eux-mêmes toutes les souffrances du combat, quitte à se faire tuer, et ne jamais fuir devant l’orage. Il y avait déjà un certain courage à défendre à la pointe de l’épée ses biens, son honneur et sa religion. Il aurait été encore plus noble d’en assurer la défense sans rendre le mal pour le mal. Mais il était indigne, anormal et déshonorant d’abandonner son poste et, pour sauver sa peau, de tout laisser à la merci des malfaiteurs. A ceux qui savent mourir, je vois comment m’y prendre pour enseigner la voie de l’ahimsa. La même entreprise me paraît impossible auprès de ceux qui ont peur de la mort.

Je préfèrerai mille fois prendre le risque de recourir à la violence, plutôt que de voir émasculer toute une race. »

 

  

 

Je prie aujourd’hui pour que les hommes qui ont la très difficile tâche de décider si oui ou non il faut entrer dans un conflit militaire très risqué, se posent tous, de manière individuelle, dans le secret de leur âme, les questions à mon sens fondamentales en pareille circonstance :

« Sommes-nous en présence de malfaiteurs, qui agissent comme des malfaiteurs, qui pillent et assassinent des innocents, sans la moindre pitié ? »

« Si les apparences démontrent que c’est le cas, ces apparences reflètent-elles la réalité ou sommes-nous le jouet d’une manipulation ? »

 « Que ferions-nous s’il s’agissait de nos propres familles que l’on décime devant nous ? »

« Demain, pourrions-nous encore nous regarder en face et prétendre construire et faire prospérer un nouveau monde, fait de justice et de paix, si aujourd’hui nous laissions mourir des innocents ? »  

 

Mais quoi qu’il doive arriver, je ne me permettrais certainement pas de juger, car c’est là une décision lourde de conséquence que doivent prendre nos dirigeants.

Que Dieu les guide et leur accorde la sagesse de discerner la vérité du mensonge.

 

Martine PV



29/08/2013
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