L'aube fleurie

L'aube fleurie

L'ultime sensation / explication de texte

  Je remercie mon ami Daniel de m'avoir offert, grâce à son commentaire, une occasion de claifier ma pensée exprimée dans le texte "L'ultime sensation". Voici donc ma réponse, en fonction de mes croyances, évidemment, chacun reste libre de penser différemment.

 

  Il est des êtres qui sont toujours en recherche de sensations extrêmes, jusqu’à l’ultime, celle qu’ils n’ont jamais vécue et ne revivront probablement jamais. On les rencontre le plus souvent dans les milieux aisés, où l’on a le temps et suffisamment d’argent pour être à même de réaliser tous ses souhaits ou presque, mais il en existe aussi dans tous les milieux.

 

  Ces sensations extrêmes peuvent se manifester dans la pratique d’un art ou d’un sport. Celles-ci ont plutôt des effets positifs, puisqu’elles sont la manifestation d’un désir créatif mené à son terme ou la réalisation d’un exploit, (aller au-delà de ses limites est toujours un exploit pour soi-même), dont le moteur est la passion, donc l’expression même de la vie.

 

  Mais elles peuvent aussi se manifester à travers une addiction quelconque. Il s’agit dans ce cas d’atteindre un semblant de Nirvâna, à travers l’alcool, la drogue, le sexe, le jeu… et tout ce qui gravite autour, le bon comme le mauvais. Le sport également peut parfois être nocif, car la pratique d’un sport, si elle est outrancière, représente aussi une forme d’addiction. Celui qui est esclave d’une addiction se trouve toujours dans la surenchère par rapport à cet objet de désir censé le conduire à une plus grande extase, à « l’ultime sensation ».

 

  Dans tous les cas, cela ne fonctionne pas, de toute façon. Car lorsque l’on a atteint l’objet du désir, qu’il soit légitime et bienfaisant ou douteux et nocif pour soi-même ou pour les autres, l’extase éprouvée retombe, et l’on se retrouve dans le même état qu’avant, souvent moins bien qu’avant. On éprouve un sentiment de frustration de la chose perdue. Alors il faut toujours recommencer, et recommencer, et recommencer, à chercher « l’ultime sensation ».

 

  Et c’est là qu’est l’erreur, car chercher à tout prix l’ultime sensation est le meilleur moyen de ne jamais la trouver. Puisque par essence celle-ci est impermanente et toujours à réinventer. Du moins en cette vie de matière, délimitée par l’espace et le temps.

 

  L’être humain toujours en recherche de l’ultime sensation est éternellement insatisfait. Car chaque fois qu’il pense l’avoir trouvée, la sensation retombe comme un soufflé. Il retrouve, malheureux, cette étrange impression de manque qu’il éprouve depuis toujours et qu’il n’arrive pas à combler. Sans savoir que ce qu’il cherche est en lui depuis le début, comme c’est en chacun de nous, indifféremment. Seulement, ce qui fait la différence entre un être éveillé et serein qui, dans le lâcher prise, parvient à éprouver l’ultime sensation sans jamais l’avoir cherchée et les autres, c’est la reconnaissance de ce qui est en lui : sa part divine. Jésus l’a pourtant exprimée à plusieurs reprises, le temps de sa présence physique sur terre, reprenant ainsi la voix des grands sages de l’époque : « Jésus leur répondit : N'est-il pas écrit dans votre loi : J'ai dit : Vous êtes des dieux ? » Jean 10 :34. Puis, plus loin : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais au Père » Jean 14 : 12.

 

  On ne peut pas être plus clair. Si l’on reconnaît en soi l’expression et la puissance de la divinité, on peut tout réaliser, TOUT. Et c’est merveilleux, car cela va de pair avec le fait d’être tout entier en son cœur, dans le lâcher prise, et par conséquent d’être ouvert à la manifestation de l’Amour universel.

 

 L’ultime sensation ne peut être expérimentée que si on ne la cherche pas, et seulement si l’on est en son cœur. Tout entier en son propre cœur. C’est-à-dire si le cœur est aux commandes, et non l’orgueilleux ego. Si l’amour est son carburant et non la peur, la tristesse, le doute, le ressentiment, lesquelles sont entretenus depuis des siècles par toutes ces instances qui travaillent d’arrache-pied à ce que les hommes ne croient pas en leur divinité, pour mieux les rendre esclaves de leur pouvoir. Ce qu’ils savent très bien faire en les poussant à l’hyper consommation de toutes formes d'objets et d'habitudes addictifs, dont nous constatons aujourd’hui les effets désastreux pour l’environnement et notre planète tout entière, en grand danger.

 

  Si l’artiste peintre, le musicien ou le poète, parvient de temps à autre à créer un chef d’œuvre, c’est grâce à l’ultime sensation de son âme en joie durant l’acte créatif, où il oublie tout ce qui n’est pas sa création et laisse tout simplement s’exprimer son soi divin.

 

  Une sensation de même intensité transcendante peut parfois s’exprimer aussi à travers l’amour entre deux êtres, pour les mêmes raisons.

 

  C’est aussi lors d’une ultime sensation que l’on peut dire d’une danseuse en train d’évoluer sur scène qu’elle est « habitée » par son art.

 

  Et bien sûr, c’est le cas également d’un être à la spiritualité élevée qui parvient au cours d’une méditation, mais pas nécessairement, à ressentir une osmose totale avec l’univers, et parfois à manifester de façon miraculeuse la divinité en lui-même.

 

MPV

 



09/08/2022
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