L'abeille
Chacun dit que sans elle le monde périrait,
Le nectar de son miel, qu’avec célérité
Par ses battements d’aile elle a pu fabriquer,
A le feu du soleil, sur la terre couché,
C’est l’or de notre vie, l’élixir du pollen,
Qu’elle aspire, joyeuse, en chaque rose ouverte,
Pour l’offrir au souci en lui disant « je t’aime »,
Aux pensées amoureuses égayant l’herbe verte.
En sa robe zébrée ensoleillant l’aurore,
Habite le destin d’un monde au bord du gouffre.
Inquiète, elle ne sait combien de temps encore
Elle pourra, en vain, oublier qu’elle souffre
De voir autant de peine fleurir en ces vallons,
Là où poussait jadis le fruit de purs désirs,
De voir les prés, les plaines, mourir d’un lent poison
D’en pleurer l’avarice imposé par le pire.
Chacun dit que sans elle le monde périrait,
Et pourtant le poison continue de souiller
Notre terre et le ciel, qui ne peut que pleurer
Au son de la chanson de l’abeille endeuillée.
Martine PV
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