L'aube fleurie

A l'ombre d'un prunier, un paon se pavanait.

Il montrait fièrement aux oiselles du parc

Son plumage princier que chacun admirait,

Déployant lentement ses plumes en un bel arc.

Mais tout en frétillant de passion et d'émoi,

Les plumes élégantes exhalaient une odeur

Dont les rances relents feraient fuir un putois

Environné de fiente et de fauves en chaleur.

Et pourtant, chaque jour, son public était là,

Attendant, impatient, la représentation

Qu'il offrait par amour, en amical gala,

Priant pour que le vent change de direction...

Ainsi va la nature et ses hôtes vivants.

Ils s'acceptent aisément en leurs imperfections,

Et en toute aventure, ils gardent un cœur content,

Car c'est en le gardant qu'on voit la perfection.

Martine PV