Je pleure à l'intérieur
Je caresse des yeux le givre étincelant,
Le spectacle m'émeut, c'est si beau tout ce blanc !
Le temps semble arrêté au cadran de la vie,
Sous sa cape argentée, la terre est endormie.
Pas un souffle de vent sur le pré lactescent,
Tout dort, espère, attend le retour du printemps.
Et moi je pleure à l'intérieur.
Il plane dans les airs un parfum de fougère,
L'éther et ses mystères, subtil, éphémère…
Demain il sera là, riant, s'éclaboussant,
Le maître des primas, Monseigneur le printemps,
Et moi je volerai comme le goéland
Au-dessus des forêts, des lacs, des océans.
Mais aujourd'hui je pleure à l'intérieur.
Car de l'autre côté de nos vertes saisons,
Sur cette terre enviée, dans ce pays sans nom,
Gronde l'orage des fusées et des canons.
Pleut la grise nuée des gouttes de poison,
S'écoule l'eau rouge des ruisseaux qui débordent,
A Gaza rien ne bouge, il tombe des cordes…
Alors aujourd'hui je pleure à l'intérieur,
Même si c'est le printemps demain.
Arc-en-ciel
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