Déterminisme ou libre-arbitre ? (2ème partie)
Si l’on envisage la possibilité d’une concomitance entre la notion de déterminisme et celle de libre arbitre au regard de la nature qui nous entoure, qu’en est-il de l’impact que peuvent avoir nos propres pensées à cet effet ?
Que l’on croie ou non en l’existence d’un Dieu extérieur à nous ou d’un Dieu présent en nous comme en tout ce qui existe et contenant le Tout en même temps, on ne peut nier l’état primordial de perfection de la nature, où tout s’imbrique d’une manière merveilleuse, où tout est à sa juste place et obéit à des règles parfaites. Si l’on prend la peine d’observer et de réfléchir à toute forme de vie, on ne peut qu’en conclure la réalité de milliers de miracles. Miracles à nos yeux humains qui peuvent expliquer la plupart des mécanismes de la vie, lesquelles restent pourtant à nos yeux des mystères. On sait décrire l’agencement des planètes et celui des étoiles, mais nul ne connait la raison pour laquelle elles sont agencées ainsi, dans un ordre aussi précis. On sait décrire l’évolution d’un être humain dès sa conception. Quand il se trouve encore dans le ventre de sa mère, on sait quelles parties de son corps vont apparaître et grandir en premier, on a même fait des progrès considérables dans l’imagerie médicale pour pouvoir observer attentivement le phénomène. On sait qu’un bébé a besoin de neuf mois pour grandir en toute sécurité dans le ventre maternel. Pour les autres espèces animales, les temps de gestation varient, mais pour les animaux de chaque espèce, ce temps est toujours rythmé de la même manière, du moins dans la grande majorité des cas. On sait observer tout cela, ce qui nous permet de préparer, d’évaluer, de programmer.
Concernant les espèces végétales, maintenant. On sait aujourd’hui que les arbres communiquent entre eux, et contrairement à nous avec nos réseaux informatiques, ils le font de manière entièrement naturelle depuis des millénaires. On sait aussi que les espèces végétales interagissent. Mais sait-on pourquoi tout cela est ainsi ? Dans ce dernier cas, on pourrait me répondre : « elles le font pour se protéger, c’est une question de survie », ce qui est vrai, bien sûr, mais comment expliquer cette régulation naturelle des espèces ? Et pourquoi les espèces s’auto-régulent-elles ? À partir de quel mécanisme ? Inventé par qui ? Pourquoi ne décident-elles pas d’agir ainsi pour un temps puis de cesser cette interaction ? On pourra de nouveau me répondre « c’est la loi de la vie », et là encore ce serait vrai, mais pourquoi la loi de la vie ? Pourquoi les espèces obéiraient-elles à une loi de vie ? Et qu’est-ce que la Vie ? Et si la vie est une énergie, d’où vient-elle et pourquoi ? Où va-t-elle et pourquoi ? Si l’on réfute l’existence d’une intelligence supérieure à l’origine de cette merveilleuse mécanique universelle, comment expliquer le monde ? Le Big bang, me direz-vous. Tout part du big-bang. D’accord, mais pourquoi ? Pourquoi le big-bang ? Et pourquoi à ce moment plutôt qu’à tel autre ?
Quoi que l’on fasse, quoi que l’on pense, à un moment ou à un autre on arrive fatalement dans une impasse.
Alors, bien sûr, je ne peux, pas plus que n’importe qui, expliquer l’existence d’une intelligence supérieure à l’origine du monde, mais que ce monde d’une telle perfection millimétrée puisse être apparu entièrement par l’effet du hasard est-il réellement plus vraisemblable ? Je n’arrive pas à le concevoir. De même que je ne peux croire qu’un ordinateur dotée d’une intelligence artificielle puisse naître de génération spontanée sans aucune intervention humaine.
Si l’on part du principe qu’une Intelligence Infinie a créé et agencé la nature telle qu’elle est, avec cette perfection indéniable, et ceci depuis des millénaires, on peut présupposer que cette dernière trouvera toujours les moyens de survie dont elle a besoin pour perdurer, quoi que nous fassions en bien ou en mal pour elle. La nature nous survivra, j’en suis persuadée, car c’est dans sa nature, si j’ose dire. Toutefois, si nous partons de cet autre principe que nous sommes une partie de Dieu, –l’Intelligence infinie, l’Univers, le Tout, La conscience supérieure, ou tout autre nom que l’on veuille lui donner – à l’instar de toutes les espèces végétales, animales, minérales qui existent, alors nous avons créé, chacun pour notre part, tout ce qui existe, et nous continuons à le faire à chaque instant, en chaque choix que nous faisons, en chaque acte que nous posons. Si chacun de nous est une part de la divinité, alors chacun de nous a un impact sur la survie de l’ensemble.
Or, il est parfaitement clair pour tout le monde aujourd’hui, que l’être humain est une catastrophe pour toutes les espèces, la sienne y compris. Ce qu’il est en train de faire est une forme de suicide. En détruisant les espèces, il est en même temps en train de s’autodétruire, puisque l‘une des lois de la nature est que celles-ci sont interdépendantes. Bien sûr, dans un premier temps, la nature tout entière va en subir les conséquences catastrophiques, elle les subit déjà. Les forêts meurent, les déserts avancent, les espèces végétales et animales disparaissent… Mais n’oublions pas que notre terre est une planète vivante. Elle est la somme de tout ce qui existe sur elle, et je crois que si tout y est aussi bien agencé depuis toujours, c’est parce qu’elle est aussi dotée d’une forme d’intelligence : l’intelligence de la survie. Ses systèmes de sécurité sont donc sans aucun doute en alerte en ce moment, et il est certain qu’elle va déployer ses armes d’autodéfense, elle le fait déjà, d’ailleurs, à travers ce déchaînement outrancier des éléments depuis quelque temps, sous forme d’ouragans, d’incendies incontrôlables, de pluies dévastatrices…
Ne nous leurrons pas, la terre nous survivra, elle est en train d’en explorer tous les moyens, mais nous avons déjà pu nous rendre compte, à travers des actions pas toujours en notre honneur et à notre avantage, que nous avons un impact certain sur elle. La question à se poser maintenant est très simple : quel rôle voulons-nous jouer aujourd’hui dans sa survie ? Voulons-nous poursuivre la route avec elle ou mourir avant d’avoir eu le temps de constater qu’elle-même aura survécu ?
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