Avant que le jour ne décline
C’est pour toi que j’écris ce matin,
Doux pèlerin de l’heure dernière,
Malheureux, perdu sur ce chemin
Envahi de pierres et de poussière,
Où ta superbe fleur d’églantine
Etouffe et se meurt sous les broussailles,
Les feuilles mortes entourées d’épines,
L’herbe ingrate et la sombre rocaille.
Les pieds nus, ici tu es venu,
Cherchant dans la nuit une lumière,
À l’ombre silencieuse des nues,
Qui pleurent aussi des larmes amères.
C’est bien, arrête-toi, pèlerin,
Le temps t’attendra bien un instant.
Sans délai, prends cet autre chemin
Qui t’appelle de loin, qui t’attend.
Pourquoi refuser de t’accorder,
Le temps d’une petite seconde,
Le temps d’un sincère et doux baiser,
Sur la terre et le ciel et sur l’onde,
Ce doux repos béni du guerrier,
Cette escale au bord de la tendresse,
Cet oubli du noir et des regrets,
Cette plongée en mer d’allégresse.
Viens chanter avec nous, pèlerin,
Viens danser et boire à la fontaine
De cette eau précieuse du matin
Qui guérira ton mal et ta peine.
Dépose ton glaive et ton fardeau
Au pied de la colline embaumée.
N’entends-tu pas le chant des oiseaux
En osmose avec celui des fées ?
Il te dit « pourquoi restes-tu là »
À compter ces terribles années
Qu’il reste encore avant le trépas.
Viens plutôt danser rire et chanter
Avec le vent d’été sur la mer,
Avec le parfum de l’aubépine.
Ne te soucie pas de tes hier
Vis, avant que le jour ne décline.
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