Au coeur de la muse
Au cœur de la muse dormait une rose,
Une seule rose.
La fleur avait beaucoup voyagé,
Aussi loin, aussi haut que l’on puisse aller.
Puis elle avait choisi de descendre là,
En ce cœur qui chantait
La musique des souvenirs,
Où coulait
La source des rêves.
Un monde habité d’espérance
Où elle pourrait s’ouvrir
Et diffuser son parfum.
Quand la rose fut au plus fort de sa floraison,
Le cœur en sentit les pétales de velours
Frôler ses parois palpitantes.
Il en frissonna de joie.
La muse le sentit.
En pensée elle cueillit la rose,
Puis tout en fermant les yeux
En huma le parfum délicieux,
Y puisant les notes divines
Qui berçaient son être impétueux.
Elle voulut la ranger avec les autres roses
Qui formaient le bouquet qu’on lui avait offert.
Mais la rose gémit et se mit à pleurer.
La muse, abasourdie, ne savait plus que faire,
Quand elle la vit penchée vers l’eau de la rivière.
Alors elle comprit.
D’un geste tendre et délicat,
Elle la posa sur l’onde tranquille,
Là où elle voulait aller,
Là où son destin la conduirait.
Le cœur serein,
Souriant en ce jour nouveau
Aux teintes irisées
Qui posaient sur la vallée
De féeriques reflets,
La muse se mit à rêver
De ce jour merveilleux
Où un autre cœur, par l’amour conquis
La trouverait
Et goûterait à son tour en son parfum
La musique du sien.
MPV
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