Amie, ennemie...
La nature est généreuse :
Un pommier limite-t-il le nombre de ses pommes au profit qu'il pourra en retirer ?
La nature est fidèle :
Les bourgeons, décident-ils, certains printemps, de ne pas refleurir ?
La nature est aimante :
Le soleil, certains matins, se permet-il un caprice et décide-t-il de ne pas se lever ?
La nature est courageuse :
Les arbres qui prennent racine le long des autoroutes très fréquentées ne se battent-ils pas constamment pour garder leur belle couleur verte ?
La nature est constante :
Les fleuves et les rivières ne se dirigent-ils pas invariablement vers la mer ?
La nature est solidaire :
La fleur n'offre-t-elle pas son pollen à l'abeille qui, elle-même le transforme en miel, dont l'ours gourmand se délectera ?
La nature est liberté :
Quelle peur parviendra à dompter la mer et à inverser le roulement des vagues ?
Bien sûr, la nature est parfois décevante :
Quand le pommier devient stérile, atteint par une maladie,
Quand les bourgeons sont frappés en pleine croissance par une précoce gelée,
Quand le soleil chauffe trop fort ou que les nuages absorbent trop longtemps ses rayons,
Quand la poussière grise et parfumée d'oxyde de carbone transforme les arbres plus fragiles en épouvantails,
Quand les fleurs et les rivières ne charrient plus vers la mer que du sang et des déchets,
Quand les abeilles fébriles perdent le goût de travailler,
Quand les vagues furieuses de l'océan, poussées par un vent furieux, se mettent à recouvrir les rivages et à engloutir toute vie.
Ce que nous pourrions reprocher à la nature s'apparente à ce que nous pourrions reprocher à un ami qui nous déçoit. Deux solutions : soit nous déciderions d'éviter cet ami, voire de cesser toute relation avec lui ; soit nous chercherions à découvrir ce que nous avons pu dire ou faire qui le déçoive lui-même au point de nous le faire payer avec autant de vigueur.
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