L'aube fleurie

L'aube fleurie

La vie après la vie

   Pour faire écho au très intéressant article de mon ami Pierre, ici, j’avais envie d’évoquer avec vous aujourd’hui le difficile et mystérieux sujet de la vie après la vie, et donc après la mort.

 

   Je ne prétends bien évidemment pas en savoir plus que le commun des mortels à ce propos, n’étant pas moi-même revenue du séjour des morts ni n’ayant vécu une expérience de mort imminente. Ceux et celles qui me connaissent bien et qui ont l’habitude de me lire doivent pourtant se douter que j’ai tout de même ma petite idée sur la question. Ou plutôt… disons que j’en ai l’espoir et le rêve.

 

   Car finalement, ne croyons-nous pas tous ce que nous avons envie de croire, tout simplement ? Ce qui nous fait rêver ? Ce qui nourrit notre espoir ?

   Pourquoi existe-t-il autant de croyances différentes à propos de la vie après la mort ? Pourquoi certains pensent-ils qu’après la mort, l’âme, elle-même immortelle, quitte le corps, pendant que d’autres sont persuadés que l’âme n’existe pas, que c’est un concept abstrait qui n’a pas de réalité physique. À la différence du cœur, qui, même si l’on emploie souvent le mot qui qualifie l’organe au sens figuré, spirituel ou poétique, a bel et bien, quant à lui, une réalité physique. Ces personnes pensent que dès que le cœur s’est arrêté, suivi du cerveau dont l’encéphalogramme plat mesure l’absence d’activité neuronale, plus rien n’est en vie dans le corps, lequel va commencer alors sa décomposition pour, finalement, devenir poussière. Ils disent que tout s’arrête là. Au-delà, rien, le néant.

 

   Pour ceux qui croient en l’existence de l’âme, pourquoi certains pensent-ils qu’une fois hors du corps, celle-ci poursuit sa vie ailleurs, dans un monde désincarné où il n’existerait plus de corps séparés et indépendants, mais une sorte de grand bain d’âmes reliées les unes aux autres, en parfaite harmonie et heureuses pour l’éternité ? Pourquoi d’autres pensent-ils que l’âme se réincarne dans un autre corps, humain ou animal, pour démarrer une nouvelle vie, avant une nouvelle mort, puis une nouvelle vie, et ainsi de suite ?

 

   Sans doute les religions ont-elles joué un rôle majeur dans toutes ces croyances. Sans doute aussi ont-elles profondément influencé l’esprit de leurs fidèles. Il n’en demeure pas moins vrai que le choix de croire à telle ou telle version, à telle ou telle éventualité, appartient à l’individu seul, dans l’intimité de son être. Du moins s’il prend la peine de s’éloigner un peu, au moins pour un temps déterminé, des diktats de sa religion qui lui impose telles ou telles règles, pour chercher par lui-même un sens à donner à sa vie et à sa mort. Je crois qu'à force de mette tout son temps, toute sa concentration et toute son énergie à obéir à des règles religieuses qui d'ailleurs n'ont parfois rien à voir avec la foi ou négligent la compassion, on perd l'habitude de chercher par soi-même et que, de ce fait, on rate beaucoup de belles opportunités de  nouvelles découvertes.

 

   La quête du sens : voilà bien ce qui relie tous les hommes, par-delà leurs croyances, bien plus que les diktats qui les emprisonnent dans des cages dorées dont ils partagent l’espace avec leurs rêves et leurs espoirs pour demain, pour mieux supporter leurs misères d’aujourd’hui. Pourquoi naissons-nous ? Pourquoi mourrons-nous ? Si la mort est vraiment la mort, alors quelle est la logique de la vie ? Si nous naissons un jour uniquement pour mourir demain, après-demain, dans un mois, un an, trente ou cinquante ans, quel sens cela peut-il avoir ? Oui mais, en même temps, le sens que nous donnons au sens a-t-il réellement un sens dans un au-delà encore inconnu de nous, s’il en existe un ?

 

   Autant de question métaphysiques qui, lorsque l’on sort des sentiers battus de nos religions ou de nos croyances, inculquées la plupart du temps dès notre plus tendre enfance, nous confirment ces intimes convictions, que souvent nous n’osons formuler devant les « spécialistes » du savoir religieux : en réalité nous ne savons rien. Ou plutôt nous en savons trop. Que choisir parmi toutes ces options ? Puisqu’aucune d’entre elles n’a jamais été prouvée.

 

   Pendant toute mon enfance et une partie de mon adolescence, j’ai moi-même été bercée par les préceptes de la chrétienté. Au sein même de cette croyance en Jésus-Christ, Dieu fait homme venu sauver les hommes au sacrifice de sa vie, puis ressuscité pour aller leur préparer une place au ciel, et qui reviendra un jour prochain, pour ramener avec lui le peuple de tous ceux qui auront crû en Lui et appliqué sa loi d’Amour, il existe plusieurs écoles de pensées au sujet de la mort.

 

   Deux affirmations contradictoires, que l’on retrouve au sein même de la Bible, livre de base et d’études des chrétiens de toutes obédiences, m’ont toujours laissée perplexe. L’une énonce que la mort ne serait qu’une sorte de long sommeil, au cours duquel les corps et leurs âmes associées attendraient la résurrection annoncée et actée par le retour du Christ. L’autre dit qu’après la mort, l’âme est instantanément libérée du corps et qu’elle rejoint aussitôt l’autre dimension. Je n’évoquerai pas ici le paradis et l’enfer dont parlent plusieurs religions, sujet qui fera peut-être l’objet d’un autre article, mais simplement de la réserve qui a toujours été la mienne, et sans doute celle d’autres croyants, quant à cette contradiction fondamentale. Comment un même livre pouvait-il énoncer deux affirmations contraires ? Pour moi c’était tout simplement incompréhensible et de ce fait, cela pouvait me faire douter d’un grand nombre d’autres affirmations trouvées dans le livre saint.

 

   Jusqu’à ce que je commence à m’intéresser à la physique quantique – ce que je n’aurais certainement pas eu la curiosité de faire si je m’en étais tenue aux principes fondateurs de ma religion – La physique quantique nous apprend notamment que le temps n’existe pas dans l’absolu. En réalité, le passé, le présent et le futur se situent tous les trois sur une même ligne, non pas horizontale mais verticale, ce qui veut dire que les trois temps que l’on connaît se déroulent en réalité en même temps. Le temps n’est que l’évaluation de la distance parcourue d’un point A à un point B. Les spécialistes de la physique quantique nous expliquent cette réalité physique à travers l’exemple d’un astronaute qui, s’il partait très loin dans l’espace pendant plusieurs années, retrouverait ses propres enfants beaucoup plus âgés que lui à son retour sur terre. Il aurait vieilli moins vite dans l’espace, que ses amis et sa famille restés sur terre, et ceci proportionnellement aux milliers de kilomètres parcourus de la terre via l’espace.

 

   Ceci m’a amenée un jour, au cours d’une discussion avec l’une de mes proches qui croit dur comme fer qu’ « après la mort on dort et point final », à cette possibilité que je n’avais jamais envisagée auparavant. Et si les deux présuppositions étaient exactes ?  Si la mort était à la fois un long sommeil et un passage immédiat vers une autre réalité ? Si l’instant T de la mort – qui n’est d’ailleurs pas un instant T mais un laps de temps T, puisque d’après les scientifiques il faudrait au cerveau 10 minutes pour mourir – on percevait enfin ce que l’on ne percevait pas de son vivant ? C’est-à-dire cet au-delà auquel nous serions prédestinés ou que nous aurions choisi ? Si cette autre dimension dans laquelle nous sommes supposés faire un saut quantique au moment de la mort nous offrait simultanément le pouvoir de distinguer le futur en même temps que le présent ? De comprendre enfin cette réalité complexe de l’inexistence du temps dans l’absolu. D’être pleinement et consciemment dans les trois temps au même moment. Ce qui d’ailleurs pourrait aussi expliquer  pourquoi au moment de la mort, on voit défiler toute sa vie passée. Nous serions donc endormis à l'échelle de notre « temps » terrestre et déjà dans l’au-delà en même temps. À cet égard, il est d’ailleurs intéressant de noter la similitude de l’analyse quantique avec la pensée, plus métaphysique, basée sur la parole de Dieu énoncée dans la Bible : Pour Dieu un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour.

 

   Quand on y réfléchit bien, il s’agit là d’un sujet passionnant qui ouvre sur d’autres possibilités tout aussi incroyables. Je me dis que si deux éventualités en apparence contradictoires ne le sont pas en réalité, ce doit être aussi vrai pour d'autres croyances. J’en viens à me dire que peut-être toutes les religions sont dans le vrai, après tout, qu’aucune ne détient la vérité absolue, et que toutes feraient bien mieux de se rassembler pour chercher la vérité au-delà de leurs certitudes en trois dimensions, afin d’ouvrir encore l’espace des possibilités.

 

   Je me dis aussi que peut-être il existe autant de dimensions parallèles à la nôtre que de croyances et surtout d’espoirs et de rêves à propos de cet au-delà qui a tant fait parler et couler d'encre depuis des générations. Mais ceci est une autre histoire

 

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27/10/2019
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