Un peu de bon sens dans un monde de folie
« Au plus profond de notre esprit, nous savons ce que nous avons à faire. Mais étrangement, nous en sommes incapables. Nous espérons que le sortilège se dissipera d'un moment à l'autre, mais il perdure, battement après battement, et nous finissons par suivre le courant. »
William James
Quelqu'un a parlé récemment - bien inconsidérément d'ailleurs, voire cyniquement, de « mode du suicide ». En ce qui me concerne, j'emploierais un autre vocable : j'évoquerais la fatalité du suicide. Car, lorsque l'on dit à quelqu'un qui aime son métier, de renoncer à ce qui en fait la gloire ; lorsque l'on ne trouve d'autre méthode pour le convaincre quand il résiste, que celui du harcèlement ; quand on finit par l'isoler lorsqu'il s'entête, comment ne pas comprendre ensuite, qu'il ne se trouve d'autre échappatoire que celle de la mort ?
Quand on pousse un responsable intègre à abandonner l'une après l'autre chacune de ses valeurs, pour servir une cause injuste ou, plus insidieusement, une cause prétendument juste, au motif que la fin justifie les moyens, comment douter ensuite que cet homme, devenu esclave de son pouvoir, ne veuille mettre fin à ses jours pour libérer son âme qui elle, est demeurée intègre et étouffe sous le poids de ce corps lourd qui ne s'aime plus ?
Si seulement ceux qui nous gouvernent pouvaient encore entendre cette voix qui leur susurre inlassablement à l'oreille : « tu sais ce qui est juste, alors fais-le ! », cesser de suivre le courant et monter courageusement sur un autre bateau, peut-être notre monde aurait-il une chance de devenir plus juste.
La solution au marasme actuel ? Pour moi, elle est éminemment simple : juste un peu de bon sens dans un monde de folie et beaucoup de courage dans ses convictions.
M.
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